Cheveux noirs et mâchoire carrée, Gor Abrahamyan n’a pas dix-huit ans et déjà une « carrure à la David Douillet ». Sur le banc du tribunal administratif de Nice, ce colosse d’origine arménienne courbe l’échine face au président qui statuait hier sur son sort et celui de toute sa famille.
Il vient de décrocher le titre de champion de France de lutte, dans la catégorie cadet, et ses entraîneurs dijonnais le voient déjà « aux JO de 2016 ». Gor, son frère, sa petite sœur et ses parents installés à Grasse depuis 2008, après avoir fui la répression policière arménienne, ne sont plus les bienvenus dans ce pays. Pourtant Gor n’aspire aujourd’hui qu’à une chose : porter haut les couleurs de la France.
À Grasse, on veut y croire. Car le sort réservé à cette famille n’avait pas manqué d’indigner des habitants de Grasse. En juin, les élèves du collège Saint-Hilaire, où Gor le colosse était scolarisé, ainsi que ses professeurs, avaient même manifesté contre la mesure de reconduite à la frontière.
Or, il ne faudrait pas oublier que le peuple est souverain dans ce pays », concluait hier Me Ciccolini.
(Merci à Exaspéré)