Abdelaziz Chaambi, président de la Coordination contre le racisme et l’islamophobie (CRI), s’indigne des discours dénonçant le danger islamiste en Tunisie.
Faut-il rappeler que ceux qu’on qualifie d’islamistes tunisiens sont pour un Etat de droit et pour la démocratie et la justice sociale (…)
Depuis le début de la révolution de jasmin en Tunisie, nous assistons à la résurgence d’un discours qu’on croyait désuet et contredit par les faits et les analyses autour de l’islam et des musulmans de Tunisie.
Alors que tout le monde reconnaît que le dictateur déchu a instrumentalisé la peur de l’islamisme pour garder le soutien de l’impérialisme occidental et continuer à réprimer toute opposition, nous entendons encore et régulièrement des discours de la peur essentialisant l’islam et les musulmans en tentant de nous faire croire que les «islamistes» tunisiens sont comme les talibans et autres réactionnaires, obscurantistes ou fascistes verts. (…)
Une manifestante parisienne est allée jusqu’à dire que la Tunisie était un pays laïque, comme si c’était une tare ou un crime de reconnaître l’islamité du peuple tunisien dans sa très grande majorité, alors même que la Constitution mentionne dans l’article 1 que «La Tunisie est un Etat libre, indépendant et souverain ; sa religion est l’islam, sa langue l’arabe et son régime la République».