La situation financière des municipalités aux Etats-Unis, s’enfonce dans le rouge. En 2008, elles ont emprunté 122 milliards de dollars à court terme et à taux variables. Une grande partie de leurs créances arrivent aujourd’hui à échéance.
L’Etat américain n’est pas le seul à s’endetter dangereusement. La situation financière des municipalités s’enfonce, elle aussi, dans le rouge. Selon le Wall Street Journal, celles-ci ont emprunté 122 milliards de dollars à court terme et à taux variable en 2008.
Une bonne partie de ce financement s’est faite grâce à des lettres de crédit garanties par les banques. Il s’agissait à l’époque de [pallier] l’effondrement de la demande sur le « muni bond market », le marché des obligations des Etats, collectivités locales et agences gouvernementales.
Aujourd’hui, beaucoup de ces lettres de crédit arrivent à expiration. Les municipalités doivent donc payer leur dû.
Les emprunteurs les plus fragiles, qui souffrent toujours d’un manque de ressources, ont deux solutions pour honorer leur dette : emprunter à nouveau sur le marché des « muni bonds » à un coût prohibitif (le taux à 30 ans vient d’y dépasser 5%, revenant au niveau atteint en plein credit crunch), ou renégocier avec les banques, ce qui se traduira – si elles acceptent – par des coûts supplémentaires.
Si Los Angeles faisait faillite…
La situation financière des municipalités risque donc de se détériorer un peu plus en 2011. D’autant qu’un autre problème les guette.
Jusqu’ici, elles tiraient une partie (environ un tiers) de leurs revenus des Etats. Mais comme ces derniers éprouvent eux aussi des difficultés financières (le Wall Street Journal évoque notamment des problèmes financiers dans le New Jersey et le Texas), ils risquent d’être moins généreux avec les villes dans les mois qui viennent.
Du coup, c’est le spectre d’un défaut de paiement qui ressurgit. En 1994, la montée des taux d’intérêt avait déjà été fatale au comté d’Orange en Californie. Si Los Angeles, San Diego ou Miami ne peuvent plus faire face à leurs obligations en 2011, Wall Street connaîtra un sérieux coup d’arrêt. Or c’est justement ce que prévoit l’analyste Meredith Whitney, devenue célèbre pour avoir anticipé en 2007 la crise bancaire aux Etats-Unis.