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Inventé par deux Rennais, ce jeu de société politiquement incorrect est à prendre au énième degré. Principe : pour gagner, il faut… licencier un maximum de salariés ! « Le jeu préféré des grands patrons » fait un carton depuis sa sortie, le 28 octobre dernier.

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« On n’a jamais vu ça ! indique Stéphane Daniel, patron d’Arplay. Les 3.000 premiers exemplaires sont partis en moins de trois semaines. Nous préparons un nouveau tirage de 10.000 exemplaires… » Il présentera Plan social au Salon du jeu et du jouet, ce week-end, à Paris.

« Politiquement incorrect » et « 200 % dérision »

Principe : Plan social est un jeu de 52 cartes, qui transforme chaque joueur en actionnaire. Chacune des cartes représente un salarié, ouvrier qualifié, employé, technicien, cadre supérieur… « Le premier joueur qui parvient à se débarrasser de tous ses salariés réussit son Plan social et gagne le droit de délocaliser dans un pays totalitaire où la main-d’œuvre est bon marché. » Cynique et impitoyable !

Un humour pas toujours apprécié en cette période de crise

Les titres des personnages, « Responsable des accidents du travail », « hôtesse d’accueil à deux ans de la retraite », « travailleuse sans papier », « mouleur de saucisses », font écho aux photos qui forcent le trait et la caricature.

En période de crise, tout le monde n’apprécie pas le côté provocateur de Plan social. Stéphane Daniel avoue qu’il reçoit, comme les auteurs, quelques courriers cinglants. Toujours cette question : peut-on rire de tout ?

« Mais les gens se rendent bien compte que c’est du troisième degré, de l’humour noir, tempère Stéphane Daniel. Ils achètent parce que ça leur parle et que ça permet de faire passer des messages. C’est aussi une façon d’exprimer leur ras-le-bol des délocalisations, des plans sociaux… »

C’est un jeu pour adultes, à petit prix (autour de 12 €), que l’on trimballe facilement, car il a le format d’un Memory ou d’un loto. « Ce n’est pas une innovation ludique, c’est un jeu de défausse sur le même principe que le 8 américain ou le Uno. Sans la crise, il n’aurait jamais marché. Mais c’est marrant, rapide et simple », ajoute Stéphane Daniel.

Le genre de cadeau qu’un syndicaliste pourrait offrir à son boss. Avec beaucoup d’aplomb ou en étant sûr du sens de l’humour de l’employeur…

Ouest France
(Merci à Erwinn)

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