Rangez les éoliennes ! Au placard l’énergie solaire ! Oubliées nos bonnes résolutions en termes d’émissions de CO2. Nous sommes sauvés : voici le gaz de schiste… La France serait en effet assise sur d’importantes réserves de ce gaz naturel en tout point semblable à celui que l’on connaît, sauf qu’au lieu d’être concentré au sein de poches souterraines, celui-ci est disséminé dans ces argiles profonds et imperméables.
Longtemps, sa capture sembla un rêve compliqué ou trop onéreux, mais la raréfaction des réserves en hydrocarbures a poussé les ingénieurs à forcer le destin. Le principe est simple : après avoir foré verticalement, on pénètre horizontalement les schistes, dans lesquels on envoie à forte pression des milliers de litres d’eau, de sable et un cocktail d’adjuvants chimiques pour ouvrir la roche. On appelle cela la “fracturation hydraulique“.
Lourde de conséquences pour l’environnement, cette technologie est la clef à la fois géniale et monstrueuse d’une révolution énergétique qui a déjà propulsé les Etats-Unis en première place de la production mondiale de gaz naturel.
En France, Jean-Louis Borloo, pourtant déclaré champion des énergies renouvelables, a signé en mars 2010 trois arrêtés autorisant leur recherche, sur de vastes territoires qui s’étendent du Larzac à la Drôme, en passant par les Cévennes et l’Ardèche… Et mis ainsi le feu aux poudres. Sur les Causses où la résistance s’organise, on se demande encore ce qui leur a pris de choisir ces hauts-lieux de révolte et de combat pour lancer l’exploration. Par naïveté, ou par calcul ?