Le président de la République veut davantage associer le citoyen à la justice, en le faisant siéger aux côtés des magistrats. Ces derniers s’interrogent sur la méthode.
En associant, comme devant les cours d’assises, un jury populaire aux tribunaux correctionnels, le chef de l’État souhaite :
réduire le fossé qui s’est créé toutes ces dernières années entre le monde de la justice et le peuple français ». Fossé qui se serait élargi au fil de la contestation récente de certaines décisions, ou de faits divers sanglants par des récidivistes.
Si la philosophie de cette réforme au pas de charge est connue, « rapprocher les citoyens de la justice », ses principaux axes n’ont pas encore été dévoilés, pas plus que les modalités pratiques de sa mise en œuvre. Parmi les pistes retenues, le garde des Sceaux a indiqué que cette intervention des jurés populaires serait réservée « aux délits les plus graves et au moins aux juridictions d’appel ».
Les critères permettant d’apprécier cette gravité ne sont pas encore connus. Une affaire de délinquance financière, ou ayant des connotations politiques comme l’affaire Clearstream, sera-t-elle jugée plus ou moins grave qu’un homicide sur la route par un conducteur en état d’ivresse ?
(Merci à Exaspéré)