Richard a quitté la Pologne trois ans après la chute du Mur. Aujourd’hui il ne regrette rien de ses choix, même s’il a dû traverser des années difficiles.
Qu’est-ce qui a permis de sortir de ces années de galère ? En Pologne, je n’avais connu que des blancs. Avec la banlieue j’ai appris à connaître des gens de différentes origines, de différentes nationalités.
[…] Cette ouverture a aussi été ma planche de salut. C’est aux hasards de ces rencontres que j’ai réussi à trouver des petits boulots et mon premier vrai logement. Une femme d’origine algérienne avait besoin de refaire entièrement son appartement. Je lui ai proposé de faire ce travail en échange d’un toit.Après, cela a été très vite, le boulot puis mon premier vrai contrat ont suivi. Je ne peux pas vous dire comment cette dame d’origine algérienne a été un tournant dans ma vie. Elle habitait Noisy-le-Sec. C’est notamment avec elle que j’ai appris la langue, même si je prends des cours maintenant pour perfectionner mon français. En tout, j’ai dû manger de la vache enragée pendant trois ans, mais j’ai toujours cru que cela en valait la peine». […]
Maintenant, pour mes filles et moi, la France c’est chez nous et je ne me vois plus rentrer vivre en Pologne même si ma mère et une partie de ma famille vivent encore là-bas. Pour moi, mon pays c’est la France. J’entends parfois les Français qui geignent et se plaignent et je les comprends car je me rends bien compte que la vie n’est pas facile, mais pour moi, depuis que je suis en France, je vis mon rêve tous les jours. […]