Le blogueur Jean-Paul Brighelli se penche sur les raisons de la démission d’une de ses collègues, 38 ans, une bonne dizaine d’années d’enseignement. Désarmée face à la faillite du système éducatif, elle a adressé à son Principal de collège une lettre qui en expose les motifs.
Pour ma part, je refuse de continuer à être traitée comme une chienne par des enfants à qui j’ai eu le malheur de demander de retirer leur casquette, d’aller se ranger dans la cour ou de me donner leur carnet de liaison.
Depuis quelques jours circule dans les salles de rédaction, et sur le Net, la lettre de démission qu’une enseignante a adressée à son Principal de collège.
Les conditions dans lesquelles nous sommes contraints d’exercer notre métier ne sont pas tolérables. La semaine dernière, deux collègues ont été agressés physiquement par des élèves, élèves qui n’en n’étaient pas à leur premier coup d’éclat et dont la surenchère dans l’agressivité et la violence à l’égard des adultes n’était que prévisible. Ces incidents, très graves, ne sont que la conséquence du climat délétère qui règne dans l’établissement : incivilités, refus d’obéissance, insultes, violences à l’égard des adultes se sont banalisés au point que les élèves, se sentant dans une situation de toute puissance, n’ont même plus conscience de la gravité de leurs actes. […]
Commentant cette lettre, Jean-Paul Brighelli , ajoute : «Je passe sur les recommandations pédagogiques usuelles, sortez-les, amenez-les aux Buttes-Chaumont – et pas pour leur parler de Proust ou d’Albertine, qui y draguaient au tournant du siècle… J’ai déjà évoqué dans la Fabrique du crétin cette tendance lourde des pédagogies modernes, qui vise à prodiguer le moins d’heures de cours réelles (haine de l’enseignement frontal, probablement, et de la transmission de connaissances), au profit de sorties devenues l’alpha et l’oméga de l’enseignement «démocratique» que préconisent ces peigne-culs. »[…]