Des mines défaites, sur lesquelles les larmes ont abondamment coulé, dans le quartier des Cannes, à Ajaccio. Au lendemain des deux attentats d’une violence inouïe, qui ont dévasté, dans la nuit de lundi à mardi, un bar et un cybercafé, nombreux étaient encore sous le choc, hier matin. Assan Ait Mous et Mohamed Lagrini, les deux gérants des établissements cibles des attentats, ont finalement consenti à s’exprimer, malgré la douleur et la tristesse. Si l’un envisage de quitter la Corse, l’autre réfléchit.
J’ai ouvert le bar en 2003. Il faut en finir avec les clichés, l’amalgame entre la drogue et les Arabes ! D’ailleurs, une perquisition a eu lieu dans mon établissement au mois de novembre dernier. La police n’a pas trouvé de drogue ici. Je n’ai pas pris ma décision, mais on y réfléchit avec ma femme : est-ce que cela vaut le coup de réparer les dégâts ou pas ? Je vis en Corse depuis 21 ans et je m’entends bien avec tout le monde. »
Le réveil est brutal. La nuit a été courte. Par prudence, afin d’éviter d’éventuels pillages nocturnes, Mohammed a passé la nuit dans son local dont le rideau métallique a été soufflé.
En 2006, j’ai été plastiqué alors que j’avais un bar, le Mini-racing. On a beau être naturalisé français, on sait que ces choses-là font partie du bail, comme on dit… Partout où l’on va quand on est Arabe et qu’on ouvre un établissement, il y a toujours un simplet qui agit seul ou pour le compte de quelqu’un, et qui vous plastique. »
(Merci à Fab2a)