Par Ron Paul
Les projecteurs sont toujours dirigés sur la dette grecque et les émeutes se poursuivent. Les termes du sauvetage grec dictés par le FMI et les pays de zone euro sont contestés de toutes parts par les citoyens. Les européens n’aiment pas que leurs gouvernements jettent autant d’argent des contribuables par la fenêtre que ne le font les Américains. Les grecs ne sont pas contents que leurs impôts augmentent alors que leurs salaires et retraites baissent.
Entre-temps, la rumeur court, d’après le Financial Times, l’AFP et d’autres que la Grèce pourrait dépenser davantage qu’elle ne gagne par ses mesures d’austérité sur des contrats d’armement avec l’Allemagne, la France et les USA qui seraient une des conditions préalable aux fonds mis en oeuvre pour le sauvetage.
Si cela s’avère véridique, ce n’est certainement pas sans précédent en ce qui concerne le complexe militaro-industriel mondial que de bénéficier d’accords arrangés par leurs amis de la communauté bancaire centrale mondiale. Et après tout, la guerre c’est la santé de l’État. La dernière chose que souhaitent les adeptes d’un gouvernement omnipotent, c’est que la paix règne dans le monde.
Ce flot de monnaie à cours forcé qui afflue du monde entier et qui inonde la Grèce ne va pas tant sauver la Grèce qu’elle n’octroie un répit aux banquiers centraux pour leurs erreurs passées.
Malheureusement, cela va arriver aux dépens des citoyens grecs et des contribuables aux États-Unis et en Europe. Les contribuables ne sont pas importants aux yeux des banquiers centraux, qu’ils soient américains ou européens. Et le simple souhait d’une information complète sur leurs activités -qu’ils conduisent en notre nom- est brutalement refusée, comme nous l’avons constaté avec l’échec des amendements présentés pour auditer de manière extensive la Fed ainsi que je le souhaiterais.
L’arrogance des banquiers centraux opérant dans le secret et sous couvert du pouvoir semble n’avoir aucune limite.
Si quelqu’un faisait des dettes avec vos biens personnels, sans votre consentement et sans que vous ne le sachiez, vous appelleriez cela un vol d’identité. Vous appelleriez immédiatement votre banque pour obtenir le détail des dettes contractées en votre nom et après certaines vérifications, ces dettes seraient déclarées nulles et non avenues et vous ne seriez pas tenu pour responsable. De plus, si les coupables étaient retrouvés, ils seraient poursuivis en justice et envoyés en prison.
Or, ce n’est pas ce qui attend les gouvernements et les banques centrales responsables. Les gouvernements sont supposés être en faveur du peuple mais ils créent de façon routinière des dettes contre le peuple. Certains gouvernements empruntent même de l’argent pour oppresser leurs citoyens et ils s’attendent à ce que ces derniers paient un intérêt sur leur propre oppression. Avec notre système de monnaie à cours forcé, le ciel est la seule limite qui freine la dette que les gouvernements sont prêts à mettre sur le dos de leurs citoyens.
Nous avons, aux États-Unis, atteint le point où la dette accumulée contre nous par notre gouvernement est mathématiquement impossible à rembourser. Des temps plus durs, probablement en raison d’une hyperinflation, vont certainement voir le jour et je suis inquiet de la réaction de mes concitoyens américains. Mon espoir est que nous puissions nous aider mutuellement en paix et que suffisamment d’entre nous sachent que la responsabilité de cet état de fait revient à la Réserve Fédérale et à des groupes d’intérêts particuliers. Ils ne devraient pas espérer de salut. On ne devrait pas leur accorder davantage de pouvoir. En fait, il faudrait plutôt leur ôter tout pouvoir de créer ce chaos qu’ils ont eux-mêmes mis en place.
La résistance à la transparence concernant la dette publique devrait être dénoncée dans les termes les plus durs et les banquiers centraux qui les ont financées ne devraient pas être mieux traités que de simples voleurs.