Il est sorti de prison il y a seulement deux mois. Il y est retourné mercredi pour deux ans. Et sa mère a hurlé son désespoir dans un tribunal déserté, tard dans la soirée, après une longue après-midi à juger, rejuger, sermonner, condamner des multirécidivistes, comme lui.
Cet habitant de la Romière cumule à lui tout seul dix condamnations. A seulement 19 ans et demi ! Il est un touche à tout : vol en réunion, dans des établissements scolaires, transport de stupéfiants, outrages, conduite sans permis, violences aggravées. Il a remis ça. Il a joué du couteau papillon, qui a touché au moins trois fois à la cuisse un habitant du quartier.
« Deux personnes discutent. Vous arrivez à bord d’une Clio. Vous donnez plusieurs coups de couteau. La victime a perdu beaucoup de sang », résume le président du tribunal « Vous aviez un peu bu, quatre ou cinq Pastis ».
Madame le Procureur de la République, pas plus que les juges ne croient qu’il ait été menacé, ni que ses opposants étaient en état d’ébriété. Il a frappé sans que l’on ne comprenne les raisons. Il n’y en a pas, semble-t-il, face à des gens qu’il ne connaissait même pas, auxquels il aurait lancé : « Barrez-vous, vous êtes chez nous ».
Le prévenu a été relaxé des menaces de mort, mais pour coups et blessures, il écope des 18 mois fermes, requis par le parquet ; et une révocation de six mois de sursis porte sa peine à deux ans. Il passe sa vie en prison.
(Merci à marco)