A côté de l’église des Lilas (Seine-Saint-Denis), avec son clocheton de bois, se dresse désormais un bâtiment blanc aux lignes épurées. La nouvelle Notre-Dame-du-Rosaire, qui va être consacrée dimanche, vient remplacer une église devenue dangereuse, qui sera détruite dans trois à quatre mois.
La nouvelle église, qui a coûté 3 millions d’euros, a été financée par la mairie (PS-PC-Verts). Elle a fait l’objet d’un concours d’architecture et d’une consultation publique, comme n’importe quel bâtiment municipal. Avec son futur centre paroissial, elle s’inscrit même dans le projet de ZAC du centre-ville. Cela n’a été possible que parce qu’elle est considérée comme une reconstruction de l’édifice d’origine, qui date de1887.
Reconstruire des églises alors qu’il y en a déjà 446 à Paris et en petite couronne peut paraître incongru. Et pourtant, rien qu’à Paris, huit églises ont été bâties entre 1997 et 2005, les dernières étant Saint-François-de-Molitor (16e) et Notre-Dame-de-Chine (13e). Certaines plutôt vastes, comme l’église des Lilas, avec 500 places assises. « C’est peut-être parce que des paroisses voisines vont fermer, déplore Frédéric Benoist, prêtre au Pré-Saint-Gervais et aux Lilas. Mais chaque dimanche, il y a environ 700 fidèles sur trois messes, 1 500 pour les grosses fêtes. Ce nombre est stable en Seine-Saint-Denis, notamment en raison de l’arrivée d’étrangers, très fervents. » La région parisienne est en effet relativement épargnée par la désertion des églises qui touche les campagnes françaises.
« Certes, il y a une baisse de pratique, reconnaît Arielle Courty, des Chantiers du Cardinal, qui rénovent et financent nombre de travaux dans les églises. Mais les quartiers populaires regorgent de fidèles. C’est pour cela qu’on investit autant d’argent dans les églises, notamment en Seine-Saint-Denis. »