Pressentant sans doute que la question n’allait pas tarder à revenir sur le tapis, Claude Guillet, le maire, a pris lui-même les devants. Mardi la réunion de quartier rassemblait à la Picaudière les habitants du secteur de la Madeleine à Carquefou. « Avec 800 à 900 Roms sur l’agglo, la région nantaise est celle qui compte le plus de Roms après la région parisienne. Un temps aidés par le conseil général, il y a eu appel d’air, et ils sont restés. Aujourd’hui, expulsés d’un peu partout, ils arrivent sur Carquefou. »
« Que faire ? »
Après avoir occupé un terrain à la Seilleraye, 150 Roms auraient rejoint le site de Maubreuil où ils demeurent actuellement. D’autres se sont installés au Clouzeau « sur un terrain n’appartenant à personne », quand les derniers eux ont préféré poser leur sac aux abords de la société Wirquin. « Que faire ? » interroge le maire.
Les sédentariser ? « Encore faudrait-il qu’ils le souhaitent », commente-t-il « Certains enfants étaient inscrits à l’école Louis-Armand. L’expérience s’est bien déroulée. Mais force est de constater que scolarisés en octobre, à la fin des vacances de novembre, aucun n’est revenu. » Les aider à rentrer chez eux ? « À condition de contrôler les identités pour éviter les retours. » Les expulser ? « Chacun se renvoie la balle, on peut regretter par exemple que la police nationale, chargée des évacuations sur Nantes, ait souvent dirigé les Roms vers des territoires dont elle n’a pas la charge. Vers Carquefou par exemple, où les compétences sont du ressort de la gendarmerie. »
Ras le bol
[…] Le maire rassure : « Globalement nous n’avons pas enregistré d’infraction. Ceci dit, il y a néanmoins un vrai problème d’hygiène, et surtout, un vrai problème humain. »
Il n’empêche, les riverains présents à la réunion affichent clairement leur ras-le-bol. « Qu’en est-il de notre sécurité, qu’en est-il de notre patrimoine directement impacté par ce voisinage, qu’en est-il des sanctions ? », avance un habitant. […] Et d’émettre une suggestion. « Vous déclarez que les Roms ont le soutien d’associations. Et bien que ceux qui les aident les accueillent chez eux… Ils ont sûrement eux aussi un jardin ! ».