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Avec ce film, le cinéaste Peter Weir raconte l’incroyable épopée de sept prisonniers qui se sont échappés en 1940 d’un goulag sibérien.

Pourquoi les studios vous ont-ils ­refusé leur soutien ?

Parce qu’ils se méfient des histoires européennes très éloignées de leurs pôles d’intérêt, ils n’aiment pas les films d’époque et ils détestent les accents étrangers. Trois handicaps insurmontables quand on sait qu’aujourd’hui, à Hollywood, seul le cinéma pour adolescents cartonne. C’est un public qui retourne plusieurs fois voir “Pirates des Caraïbes” ou “Twilight” avant d’acheter le DVD. Le profit du cinéma adulte ne sera jamais comparable à celui de films comme “Avatar” qui envahissent le marché.»

Votre fiction s’inspire de faits réels. Avez-vous rencontré des survi­vants ?

J’en ai rencontré douze qui avaient passé entre dix et vingt ans dans un camp et qui m’ont dit que, pour survivre, le sens de l’humour était primordial. L’essentiel était de résister au laisser-aller. Certains ont trouvé le moyen de s’éduquer parce qu’il y avait beaucoup de professeurs parmi les prisonniers. D’autres ont survécu en planifiant inlassablement les détails de leur évasion. Dans presque tous les cas, c’est la chance qui les a sauvés.

Comment se fait-il qu’on ait ignoré si longtemps l’horreur des goulags ?

Après la Seconde Guerre mondiale, les Alliés étaient tellement focalisés par les nazis et les horreurs de l’Holocauste qu’ils ont ignoré la souffrance de la terreur stalinienne. Ce n’est qu’en 1989, après la chute du mur de Berlin, qu’on a découvert l’ampleur inimaginable des violences et des morts.

Paris Match

(Merci à Siam)

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