Le gouvernement devrait être amené, début avril, à revoir à la baisse sa prévision de croissance pour 2012. Au sein du ministère de l’économie on explique, dès à présent, que le chiffre de + 2,5 % qui est actuellement affiché, est très improbable et qu’il sera difficile à justifier, compte tenu du contexte économique et de ce que devrait être la progression de l’économie cette année – le gouvernement table sur + 2 %, chiffre loin d’être assuré.
La “correction” devrait intervenir à l’occasion de la présentation par le gouvernement du programme de stabilité, c’est-à-dire de l’évolution des finances publiques pour 2012 et au-delà. Les États européens sont en effet désormais tenus de transmettre ce document pour fin avril à la Commission européenne. En France, cet envoi sera précédé d’un vote du Parlement, mi-avril.
Même s’il n’a pas parlé stricto sensu d’une révision des perspectives de croissance, le ministre du budget, François Baroin, l’a laissée entrevoir en indiquant qu’il faudrait plus de rigueur l’an prochain. “Nous irons au-delà des 3 milliards de réduction des niches fiscales” en 2012, a-t-il déclaré le 11 janvier.
0,5 point de croissance en moins, 5 milliards d’économies en plus
Ces 3 milliards correspondent au minimum de recettes nouvelles que le gouvernement s’est engagé à dégager chaque année sur la période 2012 à 2014. Mais ce chiffre s’entend avec une hypothèse de croissance de + 2,5 %.
Or, un demi-point de croissance en moins, par exemple, impliquerait de trouver 5 milliards d’économies supplémentaires. Car il faudra tenir l’objectif de réduction du déficit public à 4,6 % du PIB fin 2012, contre 6 % prévus cette année.
Fin août 2010, le gouvernement avait ramené de + 2,5 % à + 2 % sa prévision de croissance pour 2011. Rien ne dit, à ce stade, que la correction pour 2012 sera d’une ampleur identique. Le Fonds monétaire international (FMI) anticipe, quant à lui, une croissance de 1,6 % pour la France en 2011, comme en 2010.