Les troubles politiques qui secouent actuellement l’Égypte prennent racine dans un régime autocratique, mais aussi dans une économie qui fait du surplace et plombée par le chômage. Portait de l’économie du pays le plus peuplé du monde arabe et du Moyen-Orient.
Boom démographique et chômage
Au coeur de la crise sociale : le chômage. Chaque année, près de 2 millions de personnes arrivent sur le marché du travail en Égypte. De nouveaux travailleurs qui viennent gonfler les rangs des chômeurs.
Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une croissance du PIB de 5,8 % en 2011 et de 6 % en 2012. Mais cela ne sera pas suffisant pour faire baisser le chômage. Le FMI estime plutôt qu’il faudrait une croissance de 10 % pour inverser la tendance.
Officiellement, 9 % des travailleurs sont sans emploi, un taux qui est beaucoup plus élevé chez les jeunes, très nombreux en Égypte. Plus de la moitié de la population a moins de 24 ans.
Le pays aurait besoin de créer près de 10 millions de nouveaux emplois au cours des 10 prochaines années, selon les estimations du FMI. Un défi colossal.
La population égyptienne est en forte croissance. En 50 ans, le nombre d’habitants a été multiplié par 3,5 pour atteindre 80 millions de personnes. Cette explosion démographique asphyxie l’économie du pays.
Vie chère
Dans ce contexte, les Égyptiens, dont le revenu moyen ne dépasse pas les 100 $US par mois, sont sensibles à la fluctuation des prix des aliments. En 2010, l’inflation a atteint 12,8 %.
Depuis le mois de novembre dernier, les manifestations se multiplient contre le prix des denrées de base, comme la farine. Le pays est dépendant des marchés internationaux pour nourrir la population. La moitié des céréales consommées par les Égyptiens sont importées.
Le gouvernement égyptien a indiqué qu’il allait augmenter les subventions accordées aux importations. Une annonce qui n’a toutefois pas calmé la grogne populaire.
« Pain, liberté et dignité » est d’ailleurs un slogan des manifestants.
Déjà en 2008, le pays avait connu des émeutes de la faim.
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Fermeture de la Bourse
Les troubles secouent aussi le monde financier égyptien. La Bourse du Caire a dû fermer quelques heures jeudi. Les transactions ont été interrompues après une chute de 6,2 % de la valeur des actions en début de journée. À la fermeture de la Bourse, la dégringolade de l’indice EGX 30 était de l’ordre de 10 %. Mercredi, la Bourse du Caire a enregistré une baisse de 6 %.