Fdesouche

Un patrimoine en perdition. Avant cette période, des Européens voyageurs, curieux ou ecclésiastiques  faisaient des prospections à la recherche du pittoresque pour les uns ou de racines chrétiennes ou latines de certaines ruines antiques pour d’autres.

Didon construisant Carthage, par William Turner, 1815

La période coloniale : 1881-1956. Le beylicat de culture musulmane, en fait, n’a jamais donné d’importance au patrimoine historique de la Tunisie. Les ruines ou Khirbats n’intéressaient plus personne, surtout après les avoir délestées de ce qui pouvait être réemployé dans les grandes demeures ou palais comme colonnes ou marbre…
Le protectorat français considérait le patrimoine, au début, comme des ruines de l’Antiquité, objets de prospection et de recherche archéologique centrées sur la mise en valeur du passé chrétien ou latin de la Tunisie. Cela pouvait justifier la présence coloniale… mais cela n’était pas le but de chercheurs illustres français qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour découvrir et mettre en valeur notre patrimoine dans toutes ses manifestations et apports. […]

Mise en valeur.Cette attitude respectueuse par rapport à nos biens culturels, les actions de leur mise en valeur scientifique et culturelle ont été peut-être l’occasion pour ces chercheurs pour gagner en notoriété et gloire scientifique, mais ils ne se sont jamais appropriés un seul objet pour eux-mêmes. Les objets archéologiques découverts sont restés en Tunisie, bien conservés dans nos réserves ou bien ornent nos musées de toute leur splendeur […]

La déperdition de Carthage.La politique menée consistera à appuyer des demandes de déclassement de certains sites archéologiques de Carthage au profit de certains membres de la famille régnante [….]

Les musées spécifiques de la céramique, comme celui de Sidi Kacem, a été vidé de sa collection et attend d’être réanimé. Certes, le musée de Raqqada fournit une image intéressante du patrimoine musulman de Kairouan, mais a perdu, du temps de Chebboub et de Rammah, des pièces capitales de sa collection, du Coran bleu et de manuscrits historiques. Qui aurait pu les dérober, alors qu’ils sont gardés dans un musée. Gafsa, qui continue à revendiquer la création d’un musée de la préhistoire, n’arrive pas à l’obtenir… Des milliers de pièces archéologiques ont été déroutées et rassemblées dans des maisons appartenant à la famille régnante. Le trafic des pièces archéologiques est devenu une activité fructueuse au profit des membres de la famille Trabelsi. Le patrimoine n’est plus sauvegardé et est devenu l’objet d’un commerce international connu de tout le monde […]

La Presse de Tunisie

Fdesouche sur les réseaux sociaux