Le débat à peine entamée, l’écoute et la connivence sont de mise. Les 500 spectateurs comprennent que chacun campe son rôle. «Ouais … Je suis un peu dérouté », lance Joxe au bout de dix minutes, pas forcément enclin à parler uniquement de « politique de la peur » comme l’introduit François Dubet dans sa première intervention.
L’ancien ministre de Mitterrand feint ne pas avoir d’avis sur la question : « J’avais préparé ce débat avec vos excellents écrits, M.Dubet, et notamment vos travaux sur l’égalité des chances. Je vois que je vais donc devoir me cantonner à parler de ma spécialité : le droit des mineurs». Puis il se tourne vers la modératrice: « je rappelle puisque vous ne l’avez pas fait que je suis magistrat avant tout ». La salle savoure le show du socialiste, justice et éducation seront donc les piliers du débat.
Tout ce discours sur la prétendue délinquance des mineurs n’est qu’un conditionnement d’opinion… Si vous regardez les statistiques ce n’est pas la vérité… ». « C’est une image de la peur, explique François Dubet, la version hard Hortefeux, Le Pen. »
Je reprends encore votre concept de l’ennemi intérieur: on assiste aujourd’hui à une politique néo-colonialiste envers certains quartiers délaissés en France où vivent notamment de nombreux immigrés. […]