Le démantèlement d’un vaste réseau de prostitution entre Limoges, Bordeaux et Paris se poursuit. Quatre Nigérianes ont été interpellées la semaine dernière à Limoges. Des jeunes femmes auraient été contraintes à faire le trottoir sous la menace de rites vaudous.
Un nouveau coup dur a été porté par la police à un réseau de prostitution avec à sa tête des « mamas » sévissant entre Bordeaux, Paris et Limoges. La semaine dernière, une fille soupçonnée de « former » les nouvelles recrues a été interpellée dans la capitale limousine avec trois prostituées nigérianes. Selon les enquêteurs, son travail consistait également à envoyer de l’argent au pays via Western Union. Deux « mamas », sorte de mères maquerelles, ont dans le même temps été arrêtées à Bordeaux et présentées, jeudi dernier, à un juge de la juridiction interrégionale spécialisée.
« Plusieurs filles parlent de rites vaudous et sont terrorisées », a indiqué, hier, par téléphone, l’avocat de certaines femmes, Me Julien Plouton, inscrit au barreau de Bordeaux. « On leur disait qu’un sort était jeté sur elle ainsi que sur leur famille restée au Nigeria », ajoute l’avocat.
Une des jeunes femmes qu’il assiste s’est même jetée à genou, en fin de semaine dernière, devant le jugee de la détention et des libertés de Bordeaux, le suppliant de la mettre en prison. « Elle avait peur qu’un sorcier vaudou lui jette un sort si elle restait en liberté ». « Des mèches de cheveux ou des poils pubiens étaient prélevés sur les filles puis mélangés au sang de la “mama” pour les lier définitivement à elle », précise un enquêteur.