Mouloud Ahmed, 44 ans, comparaît dans une affaire de violences conjugales. Seulement, outre les coups, l’habitant de Wattignies a été très loin dans la volonté d’humilier.
Le 27 janvier, suite à de nouvelles violences, Nathalie (le prénom a été changé) dépose une plainte contre son concubin. L’expert légiste note des ecchymoses et des excoriations un peu partout : sur les bras mais aussi sur les seins, à l’intérieur des cuisses, sur les genoux.
Nathalie raconte que son concubin est d’une jalousie féroce. Elle avait d’ailleurs déjà déposé puis retiré une plainte pour les mêmes motifs. Elle décrit des soirées où elle est obligée de se déshabiller, de marcher nue à quatre pattes autour des meubles, d’imiter des cris de cochon, etc. Le tout sous les injures, les coups et les menaces.
Gardé à vue, Mouloud Ahmed nie, puis rejette la faute sur sa concubine qui aurait hésité trop longtemps à quitter son mari. Hier, devant la présidente, Nourith Reliquet, il admet tout. Ou presque. « Je ne l’ai pas frappée sur le sexe, en tout cas, je ne l’ai pas fait volontairement », dit-il.
Me Jean-Pierre Glinkowski, qui intervient pour la victime, laisse entendre que, dans la description des faits, on est sans doute encore au-dessous de la vérité. À l’audience, Nathalie apprend le passé judiciaire de son concubin : il a été condamné à 10 ans de réclusion aux assises pour avoir soumis à des actes de torture et de barbarie une précédente amie et pour l’avoir séquestrée. Après sa sortie de prison, il est condamné à un an d’incarcération pour proxénétisme sur une autre concubine… « Je ne le savais pas », bredouille Nathalie.
« À chaque fois, il a été condamné pour avoir fait de sa compagne sa victime », résume la procureur Candice Gratecos. Et d’ajouter : « Ici, c’est la même chose, outre les coups et les menaces, elle devait faire des aller-retours humiliants sur le parquet jusqu’à obtenir son pardon. C’était le début de l’engrenage fatal ». Le lourd dossier ne laisse pas beaucoup d’espace à la défense, assurée par Me Stéphane Robilliart. La condamnation rejoint exactement les réquisitions : trois ans dont un de sursis.