Dans la région, les femmes recourent plus fréquemment à l’avortement que dans le reste de la France. Le nombre d’IVG est de 23 000 par an. L’information sur la contraception est insuffisante et inadaptée.
“Irruption volontaire de grossesse” : ce lapsus sur l’IVG, a surgi lors d’un groupe de paroles parmi des femmes immigrées à Marseille. Anissa Bouchilaoun, qui l’animait, témoignait lors d’un colloque régional sur la “contraception et les grossesses non désirées”, organisé par le Comité régional d’éducation pour la santé.
Elle évoquait les tabous, la montée du communautarisme et la pression familiale qui conduisent à une méconnaissance et à des interdits qui bloquent l’accès à la contraception. “Si ma mère trouve des pilules contraceptives dans mon sac, je ne peux imaginer sa réaction“, lui disait une jeune fille. Mais ce fait seul n’explique pas les chiffres étonnants d’IVG en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Le chiffre d’avortements médicamenteux ou chirurgicaux reste depuis quatre ans à 23 000. Et surtout, les femmes recourent plus fréquemment à l’avortement en Paca, par rapport à la moyenne nationale. […]
Dans le sud de la France, comme dans le sud de l’Europe, il y a des spécificités culturelles. Les femmes veulent avoir leurs règles, signe que leur corps fonctionne bien. Alors des contraceptions qui les suppriment, comme certains stérilets, la pilule en continu ou dans 40% des cas l’implant, sont beaucoup moins bien acceptées.Il y a donc forcément des ‘trous’ de contraception et des grossesses non désirées. Le niveau d’IVG dans la région s’explique aussi en partie avec cela. »
