Evoquer le risque de guerre quand on est un chef d’Etat ou qu’on aspire à le devenir, ce n’est pas courant. Voilà pourquoi le discours tenu par Dominique Strauss-Kahn ce mardi à Singapour devant les autorités monétaires de cette cité-Etat, devrait susciter bon nombre de commentaires.
Soulignant que “le schéma des déséquilibres mondiaux d’avant la crise est en train de ressurgir”, le directeur général du FMI a assuré à ses hôtes que cette situation l’inquiétait : “Alors que les tensions entre les pays s’accroissent, nous pourrions voir une montée du protectionnisme, sur le plan commercial et financier (…) et l’instabilité sociale et politique croître entre les nations, et même la guerre”. (…)
Dominique Strauss-Kahn souligne également une autre source de tension : le gonflement de la population active mondiale. “Nous sommes face à la perspective d’une ‘génération perdue’ de jeunes, destinée à souffrir toute leur vie d’une détérioration des conditions sociales et du chômage. La création d’emplois doit être une priorité non seulement dans les économies avancées mais aussi dans les pays plus pauvres.” Et d’ajouter : “Sans l’emploi et la sécurité des revenus, il ne peut y avoir rebond de la demande intérieure et au final, pas de reprise durable.”
La Tribune