La Cour des comptes s’apprête à publier un rapport très critique sur le Grand Port maritime de Marseille. Dans ce document, dont Le Figaro a obtenu une version provisoire, les conditions de travail et de rémunération enviables de certains de ses salariés et la situation de «blocage social» du port sont pointés du doigt. […]
Temps de travail des portiqueurs
[…] En résumé, le temps de conduite effectif d’un portiqueur est de 3 heures 30 par jour à Fos et de 3 heures à Marseille. La durée hebdomadaire de travail, compte tenu des absences et de la règle dite du “fini-parti”, s’établit à 14 heures à Fos, à 12 heures à Marseille.»
Productivité
Dans les grands ports européens, «le nombre moyen de mouvements par portique est de 70.000 à 80.000 par an, alors qu’au GPMM, le taux d’utilisation est moitié moindre».
Bakchichs
«Alors que les conducteurs d’engins appartiennent au personnel du port et sont payés par lui, ils perçoivent des rémunérations additionnelles des entreprises de manutention (…) Les manutentionnaires parlent de “gratifications”, de “primes de rendement” ou de “productivité” […] «Ces gratifications sont illégales. Elles pourraient s’élever jusqu’à 1300 euros par mois, de sorte qu’un portiqueur est susceptible de gagner mensuellement entre 3500 et 4500 euros net.»
Effectifs en hausse
Le plan d’entreprise 2005-2009 prévoyait une baisse d’effectifs de 10 personnes par an. «La vigilance constante des représentants syndicaux a empêché toute adaptation de l’effectif.»
Maquis de primes
Lors du précédent contrôle en 2005, la Cour avait critiqué le “maquis des primes et indemnités”, en indiquant que le port en avait fourni une liste de 120. Désormais, cette liste est plus longue encore, avec 132 primes, indemnités et allocations diverses.»
Heures supplémentaires
«L’examen de la gestion des heures supplémentaires réserve également quelques surprises. Entre 2006 et 2008, alors que l’effectif moyen demeure quasi constant, le nombre d’heures travaillées diminue de plus de 4 %. En revanche, celui des heures supplémentaires s’accroît de plus de 21 %.»
Action sociale
«Le GPMM fait preuve d’un particulier laxisme dans la gestion des dépenses d’action sociale. (…). Fin 2009, l’action sociale affichait ainsi un ratio de 2 481 euros par agent, soit 20 fois plus qu’à Rouen, Nantes ou Le Havre.»
Absentéisme
«Si l’on prend en compte la totalité des journées d’absence quel que soit le motif», on constate une «absence moyenne de 26,53 jours et par salarié en 2008.»