Addendum du 04/02/2011 : Les enseignants sous pressions communautaires
Le 28 janvier, le Haut Conseil à l’intégration a remis à François Fillon un rapport édifiant sur “les défis de l’intégration à l’école”. Extraits.
À tous les niveaux de la scolarité, les témoignages recueillis par le HCI font état d’obstacles croissants. Ainsi, il n’est plus rare que, dès l’école primaire, des parties du programme soient refusées : alors que le programme d’histoire en CM1 prévoit expressément “les Gaulois, la romanisation de la Gaule et la christianisation du monde gallo-romain”, au même titre que l’étude “des conflits et échanges en Méditerranée au Moyen Âge : les croisades, la découverte d’une autre civilisation, l’islam”, des enseignants se voient systématiquement opposer un refus de parents musulmans à l’étude, par leurs enfants, de la christianisation. »
Les mouvements migratoires, conséquences des croisades, sont remis en cause au prétexte que les chevaliers n’ont pas existé ou que, dans le meilleur des cas, ils n’ont jamais atteint le Proche-Orient ! […]
Addendum vidéo : BFM TV – édition de 18H00 – 24/10/10
Un rapport du Haut Conseil à l’intégration, qui doit être remis au Premier ministre en novembre, dénonce l’incapacité de l’école française à intégrer les enfants de l’immigration. C’est une étude dérangeante qui montre que l’école républicaine, dernier rempart à la communautarisation de la société, n’arrive plus, dans de nombreux territoires, à jouer son rôle.
Les plus fortes concentrations départementales se situent en Île-de- France: Seine-Saint-Denis (57%), Paris (41%), Val-de-Marne (40%). Cette surreprésentation dépasse même 60% dans 20 communes, pour l’essentiel situées en petite et grande couronne parisienne, où un jeune sur cinq est d’origine maghrébine et un sur six d’origine subsaharienne.
Dans certaines villes comme Clichy-sous-Bois, Aubervilliers ou La Courneuve, plus des trois quarts de la jeunesse est d’origine étrangère.
Il n’est pas rare d’avoir des classes primaires et de collèges entièrement composées d’élèves d’origine étrangère, partageant la même confession, cet ‘effet ghetto’ a des conséquences scolaires et sociétales préoccupantes.”
Plus de 110 millions d’euros sont consacrés par les pouvoirs publics en 2010 au programme de réussite éducative mis en place par la loi de cohésion sociale. Pourtant, “les études de l’OCDE font valoir des résultats qui marquent le pas par rapport à ceux produits par d’autres systèmes éducatifs développés, en dépit des moyens importants que la nation investit. L’école s’essouffle et tout particulièrement vis-à-vis des publics socialement défavorisés, notamment ceux issus de l’immigration.“
A tous les niveaux de la scolarité, les témoignages recueillis font état d’obstacles croissants. La montée des fondamentalistes et du communautarisme ouvre la porte à des contestations de cours de plus en plus nombreuses.”
Le document du HCI rapporte la difficulté croissante rencontrée par des enseignants d’histoire-géographie à aborder certains aspects du programme: le fait religieux, la Shoah et le Proche-Orient. Les professeurs d’autres matières, notamment les sciences de la vie et de la Terre, sont confrontés aux mêmes phénomènes: “L’évolutionnisme est remis en cause au profit d’une action divine ou créationniste imposée par l’élève sans argumentation. Loin d’être marginales, ces contestations sont suffisamment récurrentes pour être remarquées.“
Certaines classes des établissements de quartiers se déclarent 100 % musulmanes. La religion y serait affichée ouvertement et chaque élève serait situé par rapport à ses origines nationales et religieuses. Ainsi en est-il à Marseille entre Comoriens et Mahorais ou entre Kurdes et Turcs. Dans ces établissements ghettos, les élèves sont prisonniers d’une assignation identitaire et religieuse”
L’assouplissement de la carte scolaire en 2007 a contribué à radicaliser la situation. Les parents d’enfants immigrés, mal informés, ne savent pas repérer les bonnes filières. Si les procédures ont gagné en transparence pour le plus grand nombre, localement leurs effets ont renforcé le phénomène de renfermement des quartiers. (…)
(Merci à JLB et à Quentin pour la vidéo)