D’après une enquête de La Libre Belgique, la mauvaise intégration scolaire des élèves immigrés serait une véritable bombe à retardement.
Aucun pays industrialisé ne présente un fossé aussi grand entre les élèves issus de l’immigration et les autres […]
Cinq cent quarante élèves, 80 % d’origine étrangère, 20 % de nationalité étrangère, près de 50 pays représentés. Bienvenue à Gatti de Gamond ! Cet athénée du centre de Bruxelles, à un jet de pierre de City 2, est une illustration parmi d’autres, parfois plus extrêmes encore, d’un phénomène qui frappe notre enseignement : la ségrégation. Les populations immigrées se concentrent dans des écoles parfois qualifiées de «ghettos». A contrario, les Belges de souche, à la recherche du meilleur pour leurs enfants, fuient ces établissements. A Gatti de Gamond, «ils sont de moins en moins nombreux», déplore une enseignante.
En Communauté française, environ 3 % des élèves sont de nationalité étrangère. Mais ils sont 12 % à être issus de l’immigration (dont une majorité, du Maroc et de Turquie, possède la nationalité belge), un chiffre comparable aux pays voisins, commente Dirk Jacobs, professeur de sociologie à l’ULB. «Mais à Bruxelles, dans le secondaire, on est à 50 %, et très peu proviennent de pays de l’UE. Ceux-là vont plutôt dans les écoles européennes. Le phénomène de ségrégation scolaire existe dans toutes les grandes villes du pays, mais il est plus marqué à Bruxelles.» […]