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Addendum du 06/02/2011 : “La Saint-Cochon cache la Saint-des-Gros-Cochons

Dans nos belles campagnes a lieu plusieurs fois par an la Fête du cochon. Vous avez déjà compris que le dernier qui soit «à la fête», c’est évidemment l’animal, tout comme les ovins pour la Fête du mouton, ou Aïd-el-Kébir. Ici, aucune religion n’est en cause, sinon celle du mauvais goût et de la vulgarité. Mais elle est souveraine.

Fidèles à cette tradition de beaufs, on fêtera donc, cette année encore, le 6 février, à Bourg-en Bresse, dans l’Ain, la «Saint-Cochon». Ah, le bon temps de la «tuade» (www.leprogres.fr du 30 janvier), comme on l’appelle, avec un brin de nostalgie. Assommé, égorgé «en privé» — et non en place publique, afin d’être en conformité avec la loi —, le cochon sacrifié sera sans nul doute exposé dans les rues de la ville, et sa tête coupée, ensanglantée, joyeusement brandie.

Avec probablement, en prime, lors de ces manifestations, et pour ne pas faillir à la bonne vieille tradition — on sait combien elles sont dures à cuire, dures à la souffrance… des animaux —, le «concours du plus gros mangeur de boudin», et pourquoi pas, histoire de nous impressionner un peu plus, l’élection du «champion de France du cri de cochon». Ou bien encore l’organisation d’une course de porcelets apeurés. Qui sont les «cochons»? La mort n’est pas un spectacle, et organiser une «fête» autour d’un cadavre d’animal rabaisse l’humain au triste stade de primitif.

Charlie-Hebdo

La Saint Cochon, fêtée demain sous le marché couvert de Bourg serait-elle en train de partir en eau de boudin ? Depuis le début de la semaine, les internautes se déchaînent sur le sujet. Même Brigitte Bardot s’en mêle !

Dans le cochon, tout est bon ? Apparemment, pas pour tout le monde. Depuis le début de la semaine, le courriel de la mairie de Bourg est inondé de messages de défenseurs des animaux qui dénoncent la tenue dimanche, à Bourg, de la 17 e édition de la Saint-Cochon,

« objet de réjouissances populaires autour de la mort d’un animal », écrivent-ils. « Banaliser la terreur, la souffrance, la mise à mort, l’exposition, le sang versé d’un animal dans les rires et la liesse n’est pas anodin […] Nous ne comprenons pas que l’élu que vous êtes encourage ou ferme les yeux sur ce retour à des pratiques révolues. »

Ce courrier, mis en ligne sur le site Actuanimaux (1) est également alimenté de commentaires, près de 150 hier après-midi. Second « poil à gratons », l’association lyonnaise de la dignité animale qui, depuis le printemps dernier possède une antenne dans l’Ain. Son site, Dignité-animale (2), énonce aussi cette « tradition barbare évoquant aussi le concours du cri de cochon « d’une bassesse et d’une indignité sans bornes. »[…]

Dernière à entrer dans la polémique, Brigitte Bardot ! La présidente de la fondation qui porte son nom a écrit hier soir une lettre ouverte au maire de Bourg, Jean-François Debat : « Tuer ne peut être, moralement, un acte festif ! Faire du bûclage, du dépeçage d’un cochon, un spectacle, montre combien l’homme est dépourvu de la moindre empathie, du moindre respect de l’animal ». […] J’espère que vous condamnerez à mes côtés cette « fête » barbare et stupide qui ne grandit pas l’image des Burgiens », poursuit-elle, se préoccupant aussi dans son courrier des « conditions de mise à mort du cochon » […]

Le Progrès

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