Les déclarations officielles au sujet de l’amélioration des conditions de vie de la population, notamment des jeunes, sont tragiquement démenties par les chiffres relatifs au phénomène des harraga. 7336 Algériens ont été arrêtés par la police grecque au cours de l’année dernière, soit une moyenne de 20 tentatives d’émigration par jour en direction de la péninsule des Balkans.
L’Algérie en bonne place sur ce triste podium de l’émigration clandestine dans la seule destination de la Grèce, derrière les Afghans et les Pakistanais, et juste devant les Somaliens.
Les membres du gouvernement ont beau accusé la presse de noircir le tableau et de ne pas suffisamment mettre l’accent sur les «choses positives réalisées depuis l’année 2000», les faits restent têtus, la réalité renvoie tous les jours les signes d’un échec des politiques suivies jusqu’ici. Il est impossible de cacher l’exaspération d’une jeunesse qui préfère braver les périls d’une traversée sur des barques de fortune plutôt que de subir au quotidien ce que le ministre de l’Intérieur nomme lui-même, dans sa dernière interview, le «mépris, la bureaucratie, la hogra». Deux ans après la mise en œuvre des textes de loi criminalisant la sortie illégale du territoire national, le flux des migrants clandestins ne retombe pas. […]
