Assises du Gard. Cinq et huit ans de prison pour les Arlésiens cambrioleurs. Des peines exemplaires ont été requises pour un braquage. L’avocat général a demandé aux jurés de prononcer une peine exemplaire. Une sanction suffisamment sévère pour “dissuader ceux qui agissent sans aucune compassion pour les victimes“, nécessaire pour tenter “d’endiguer ce fléau” que sont les cambriolages.
C’est ainsi que Dominique Tourrette a requis des peines lourdes à l’encontre de Mamar Mekchouche et Younes Ourahou, deux habitants de Mas-Thibert de 27 et 28 ans, jugés depuis mercredi par la cour d’assises du Gard pour vol avec arme et en réunion.[…]
J’en voulais à son argent, quand je l’ai suivie j’avais déjà dans l’idée de la cambrioler. Mais je repérais sans savoir si je le ferais un jour, si j’en serais capable. Mais j’étais en galère d’argent” a-t-il expliqué.
Sans émouvoir l’avocat général qui a requis 10 ans de détention contre le jeune homme, abasourdi par l’importance de la peine demandée […]Un acte pour lequel les deux accusés disent cependant éprouver du “dégoût“ Mais qui ne les a pas empêchés de partir en vacances au ski avec l’argent volé ce soir-là.[…]
Des versions originales du home-jacking de Bellegarde.Home-jacking prémédité ou cambriolage qui a dégénéré ? Pour les accusés, le braquage serait presque accidentel. Le 20 décembre 2008 à Bellegarde, quand Mamar Mekchouche et Younes Ourahou sont entrés par effraction dans la maison de Fanny Ménouret et Benoît Pignan, ils avaient seulement l’intention, si l’on en croit leurs dépositions, de « faire le coffre » et de repartir. Ni vu ni connu…
Dans ces conditions, pourquoi n’ont-ils pas pris la fuite quand Fanny et son bébé de 6 mois sont arrivés ? Pourquoi s’étaient-ils munis de cagoules, de colliers de serrage et d’une arme à feu, un attirail qui paraît ressembler davantage à la panoplie du braqueur qu’à celle d’un monte-en-l’air ? Autre énigme pour les jurés, les deux Arlésiens, aujourd’hui âgés de 26 et 27 ans, avaient repéré les allées et venues de Fanny Ménouret.
Ils savaient qu’elle fermait sa boutique à 19 heures et, le temps de passer chez la nounou récupérer sa fille, était chez elle aux alentours de 19 h 30. Un quart d’heure plus tard, alors que la jeune femme donnait le bain à son bébé, subitement, elle était agressée par les deux hommes armés, masqués et gantés. La suite, elle la revit toutes les nuits. Un enfant abandonné dans son bain, la mère menacée, braquée, ligotée… Terrorisée. Elle est persuadée que Manon, sa fille, est en train de se noyer.
Cent soixante mille euros, c’était le butin escompté par les accusés qui avaient entendu dire, après une réunion de la ‘bulle’, que les Pignan auraient gagné ce pactole à ce jeu interdit en France mais qu’apparemment beaucoup pratiquent.[…]
« Alors, l’envie d’avoir l’argent de l’autre a été plus fort », souligne l’expert psychologue […]
le père de la victime, Jacky Ménouret, avait dans une déposition émouvante, provoqué quelques larmes dans l’assistance. « Quand on voit tous les jours sa petite qui souffre, qui a peur de tout, qui vit claquemurée depuis deux ans, ça fait mal au ventre. »[…]
(Merci à Latine, à Mandrin & à reset)