Enième initiative vouée à tomber dans l’oubli, ou projet porteur de changement ? Après 30 ans d’échec de la politique de la ville, le Mouvement des jeunes socialistes (MJS) tente une nouvelle approche avec le réseau «Cités en mouvement», un réseau destiné à dynamiser et désenclaver les banlieues en mettant en avant une image positive.
C’est juste des petites miettes à chaque fois. Il y a une vision postcoloniale du truc où l’homme blanc, de gauche, super bien éduqué et qui est bac +10, va te faire la morale et sait ce qui est bon pour toi. J’ai une vraie dent contre la gauche. (Nadir Dendoune, journaliste et écrivain)
«Nous n’avons pas besoin de bons sentiments, ni de stigmatisation. Nous voulons simplement prendre toute notre place dans l’avenir de notre pays», clame l’appel fondateur de Cités en mouvement.
«L’objectif est d’arriver à des mesures concrètes», assure Jonathan Debauve, de la direction des jeunes socialistes, qui cite, à titre d’exemple, la prochaine mise en ligne d’un site internet, vitrine des créations et des actions nées dans les quartiers. «Il s’agit de recréer des liens entre les politiques et les quartiers populaires, sur le long terme. Les hommes politiques ne venaient plus suffisamment dans ces endroits-là», poursuit-il. […]
Michel Fize, sociologue, se montre plutôt optimiste : «Ce qui est intéressant dans cette initiative, c’est qu’elle émane d’une organisation politique de jeunes. Ça me rappelle les actions des jeunesses communistes dans les années 30, 40 et 50.»[…]