Tsahal ne s’en plaindra certainement pas. Le gouvernement de Benyamin Netanyahou serait sur le point d’accorder une nouvelle rallonge budgétaire à l’armée israélienne. Quelques 190 millions de dollars (environ 700 millions de shekels) devraient ainsi être injectés dans les toutes prochaines semaines, portant le budget total de la défense à près de 15 milliards de dollars (56 milliards de shekels) en 2011.
Un membre de la commission des finances de la Knesset a toutefois nuancé cette information, affirmant qu’un tel ajustement budgétaire avait déjà été discuté en fin d’année. Mais officieusement, la situation d’instabilité en Égypte aurait lourdement pesé dans cette décision, l’État hébreu craignant qu’une chute brutale du régime d’Hosni Moubarak n’entraîne une rupture du traité de paix signé en 1979. Pire, un réchauffement de son front sud.
La semaine dernière, plusieurs responsables de l’état-major israélien ont publiquement exprimé leur inquiétude face à une possible détérioration des liens avec les autorités du Caire. “Si un régime hostile prend le relais en Égypte, l’armée devra se restructurer et déployer des forces adéquates,” a précisé un haut gradé.
De source militaire, on indique que Tsahal entend considérablement accroître sa présence le long de la frontière avec l’Égypte.
Coïncidence : il se trouve qu’Israël a entamé début novembre la construction d’une clôture électrique longue de 140 kilomètres visant à déjouer les infiltrations depuis le désert du Sinaï. La structure, qui avait été initialement conçue pour faire face à l’afflux de réfugiés africains, pourrait désormais constituer un nouveau rempart de sécurité.
A l’heure actuelle, la coopération entre Tsahal et l’armée égyptienne se déroule sans encombre. Pour la première fois depuis les accords de Camp David, Israël vient même d’autoriser le déploiement de deux divisions égyptiennes dans le désert du Sinaï. Ces forces sont venues appuyer la police en proie à une insurrection de la minorité bédouine, principalement dans le secteur d’El Arish.