Je suis étonné du peu de commentaires suscités par la déclaration de Nicolas Sarkozy, jeudi soir sur TF1, reconnaissant à son tour le fiasco du multiculturalisme, après la chancelière allemande Angela Merkel et le premier ministre britannique, David Cameron.
Or, le Camp du Bien, qui s’est donné en festival ce lundi matin en la personne de Jean-Luc Mélenchon affrontant Marine Le Pen sur RMC-BFM-TV, reste curieusement réservé après cette charge qui, il y a peu, aurait indigné les dépositaires des bons sentiments, de l’antiracisme et de la lutte contre les discriminations. Le politiquement correct a visiblement pris un coup dans l’aile. Je m’en réjouis d’autant plus que, dès 2007, j’écrivais (La fracture identitaire, Fayard) :
La première urgence est de rejeter clairement le multiculturalisme. Il est une menace pour la nation qui a besoin d’une culture propre pour exister”.
Reconnaître cet échec revient à admettre que ce modèle, qui s’est imposé à la France en dépit sa tradition assimilatrice, a servi de prétexte pour dispenser certains des nouveaux arrivants extra-européens, et singulièrement musulmans, de faire l’effort de s’intégrer à la culture d’accueil, en dépit d’une accession aisée à la nationalité française. Le multiculturalisme reste, tout particulièrement, le cheval de Troie de l’islam politique qui a trouvé, dans cette formule défendue aussi bien par Tarik Ramadan que par l’Union européenne, l’argument pour revendiquer sa place, ses lois, ses droits, ses protections, tout en se gardant de défendre un tel système hétérogène en terres d’islam.