Les dealers et les toxicomanes réinvestissent le bassin de la Villette (XIXe) où le trafic de drogue s’était pourtant calmé ces dernières années. Les élus et les habitants demandent des mesures.
C’est une époque que les habitants répartis autour du bassin de la Villette (nord du XIXe) n’aimeraient pas revivre : la fin des années 1990, quand la place Stalingrad et le bassin s’étaient transformés en plaque tournante du trafic et de la consommation de drogue à Paris. Depuis plusieurs mois pourtant, les toxicomanes, à la recherche surtout de crack, «la drogue du pauvre», très puissante et provoquant des ravages pour la santé, ont fait un retour en force autour du bassin.
La plupart viennent s’approvisionner ici après le démantèlement en 2009 du trafic géant de la gare de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
«Dans certains secteurs, avenue Secrétan, rue de Meaux, les gens n’en peuvent plus, certains hésitent même à rentrer chez eux après 22 heures, explique Dominique Martin, responsable de l’association Vivre Secrétan. Nous ne ciblons pas les toxicomanes en tant que tels, mais si certains ne posent pas de problème, d’autres sont vraiment agressifs et n’hésitent pas à s’en prendre aux passants.» Depuis plusieurs mois, ils fréquentent les rues commerçantes à la recherche du moindre euro. «Dans notre immeuble, nous avons été obligés avec la copropriété de changer la porte d’entrée, poursuit Dominique Martin. Ça devenait intenable, les toxicomanes venaient sans arrêt pour consommer.» […]