La mondialisation est en route. Le football belge n’y échappe pas. Les chiffres sont parlants et après le mercato de janvier, la proportion de joueurs étrangers en D1 belge a atteint un record : dans les noyaux de Pro League, ils sont près de 54 %.
Le Brésil est devenu le principal fournisseur de notre championnat, avec 19 représentants. Il devance la France, où les cercles de l’élite vont chercher des joueurs dans les divisions inférieures, et le Sénégal.
Après la crise, la plupart des clubs belges avaient pourtant affirmé qu’ils allaient beaucoup plus jouer la carte des jeunes Belges. Des promesses en l’air ? Certains clubs ont bel et bien fait des efforts, mais les chiffres sont là : à Gand, sept joueurs sur dix sont étrangers. À Anderlecht, ils sont deux sur trois. À Eupen, Albert Cartier doit gérer au quotidien 16 nationalités différentes.
Ce nouveau record est-il inquiétant ? La multiculturalité footballistique est certainement un atout pour la Pro League . Mais une proportion si élevée d’étrangers met surtout en évidence les carences de la formation des jeunes en Belgique.
Ce n’est pas un hasard si la France, l’Espagne et les Pays-Bas, dont tout le monde vante la qualité des écoles de jeunes, sont les championnats où les étrangers sont les moins bien représentés. Près de 70 % des joueurs de Ligue 1 sont français !
À l’inverse, les nations où la proportion d’étrangers dépasse les 50 % traversent justement une crise sportive et identitaire, à l’image du Portugal, de la Grèce et de la… Belgique. L’Angleterre fait figure d’exception, car elle attire des joueurs étrangers de première catégorie. C’est l’arbre qui cache la forêt : outre-Manche, la formation est sévèrement pointée du doigt. La preuve par les résultats médiocres de l’équipe nationale anglaise depuis de longues années…
Pour éviter d’égaler un jour le championnat chypriote, où presque trois joueurs sur quatre sont étrangers, la Belgique doit se poser les bonnes questions et remettre son système de formation en question. C’est bien de le dire, c’est mieux de le faire.
(Merci à rev.johngod)
