Dix familles exemplaires : c’est pour l’heure le seul dispositif d’insertion marseillais destiné aux populations roms. Confiée à une association, l’expérience devrait s’étendre à d’autres familles.
« Le jour où on est arrivé, c’était une vraie révolution. Pour la première fois on s’est endormi sans l’angoisse d’un réveil par la police », respire Monica. Voilà deux ans que Nello et Monica Sisteac, la quarantaine toute fraîche, leurs quatre fils et leur petite fille ont emménagé dans un T5 au Panier, dans le centre historique de Marseille. Ainsi vit, rue des Repenties, « une famille ordinaire, comme toutes celles du quartier », confie un voisin.
« Il s’agit pour l’Etat de leur accorder un titre de séjour provisoire, sans lequel toute avancée reste bloquée, détaille Kader Atia, directeur de l’Ampil, à charge pour nous de leur trouver un logement, de scolariser les enfants et de les accompagner vers l’emploi ». L’objectif étant pour la préfecture « de démontrer que ces familles sont comme n’importe quel citoyen français, de tester leur capacité à s’intégrer, souligne encore Kader Atia, de cela nous sommes convaincus, et la vraie réponse c’est que ces familles aient enfin accès au droit ».
Le projet poursuivi par les Sisteac ne diffère pas de celui des neuf autres familles exemplaires : « depuis huit ans que nous vivons à Marseille, nous sommes devenus des Marseillais comme les autres. Et plus tard, tout se fera petit à petit, nous ferons une demande de naturalisation française. Alors on pourra chanter La Marseillaise, comme tout les citoyens », lance Monica dans un grand rire. […]