Dans un récent livre, la première secrétaire du PS développe sa vision des causes de la délinquance : l’insécurité serait une conséquence des discriminations et de la ghettoïsation.Un discours angéliste qui va à l’encontre de la pensée d’autres socialistes.
On croyait ce discours révolu. On croyait que le PS avait définitivement abandonné la « culture de l’excuse » en matière de sécurité., en gros : la délinquance serait expliquée par des causes extérieures principalement socio-économiques. Mais en mars 2002, avant le premier tour de la présidentielle, Lionel Jospin lui-même, avait admis ses erreurs sur le sujet :
Sur la question de l’insécurité, j’ai pêché par naïveté, Je me disais pendant un certain temps que si on fait reculer le chômage, on fera reculer l’insécurité. Or 928 000 personnes ont retrouvé un emploi et cela n’a pas d’effet direct sur l’insécurité ».[…]
En 2011, Martine Aubry semble être revenue à cette « culture de l’excuse ». Le PS vient de publier le livre Sécurité : le fiasco de Sarkozy, les propositions du PS reprenant ses propositions en la matière rédigées lors du forum de Créteil ouvrage préfacé par la maire de Lille. […]
Quelle image la société renvoie-t-elle d’eux-mêmes à ces jeunes qui vivent dans des immeubles sales et dégradés, dans un environnement dégradé et éclaté ? (…) Comment s’étonner, dès lors, que les quartiers de relégation concentrent aussi les problèmes d’insécurité, de déscolarisation et de trafics en tout genre ? », écrit Martine Aubry (p22).
La première remarque à faire, et que la première secrétaire oublie aussi, est sur la relégation du monde rural et péri-urbain qui n’est pas épargné par l’insécurité. Pire, elle semble aussi oublier que les dégradations de l’habitat sont aussi le fait d’actes de délinquance […]