L’Association des musulmans appelle à manifester demain vendredi, à partir de 13 h 30, de la mosquée au palais de Justice. L’objet de leur courroux ? Le corps d’un Choletais laissé quatre mois à la morgue et donc tellement décomposé qu’il ne peut être inhumé selon les rites islamiques.
Après le décès de cet homme, en octobre, une autopsie avait été ordonnée. Le corps, transporté à l’Institut médico-légal, est conservé dans une cellule réfrigérée, à 4°. Au fil des semaines, la sœur s’impatiente. À chaque fois, on lui fait la même réponse : « Il faut attendre la fin des analyses ».
L’autorisation d’inhumer a été délivrée la semaine passée, quatre mois après le décès. Mais le corps est décomposé. La procureure d’Angers reconnaît que la durée de conservation « n’est pas courante ». Et justifie : « On ne garde pas un corps par plaisir, d’autant que cela occasionne des frais de justice. On a évalué le pour et le contre entre la vérité judiciaire et le fait de rendre le corps à la famille. Mais, tant que les analyses n’étaient pas revenues, on ne pouvait pas laisser partir le corps au Maroc. »
La sœur du défunt ne décolère pas : « Les rites islamiques imposent d’entourer la dépouille dans un linceul, mais, vu l’état de mon frère, la communauté musulmane d’Angers refuse ! »