Par Ron Paul
Depuis ma nomination la semaine dernière au poste de président de la sous-commission du Congrès supervisant la Réserve Fédérale, l’écho des médias a été fantastique. L’opposition des citoyens aux actions de la Fed se reflète non seulement dans la rhétorique provenant de la colline du Capitole, mais également par l’intérêt énorme dont fait preuve la presse financière.
L’exigence de transparence s’accroît, que les établissements financier et politique l’apprécient ou non. La Fed est en quelque sorte en train de perdre son statut de supériorité politique et financière. La transparence de la Fed deviendra la pierre d’angle de mes efforts en tant que président de cette sous-commission.
Grâce à la pression exercée par le public plus tôt cette année, le Congrès a voté une loi obligeant la Fed à publier des informations concernant les sauvetages de compagnies et industries ayant eu lieu au cours de la crise financière de 2008. Ainsi, il y a deux semaines, la Fed a publié des informations sur les 3 000 milliards de dollars d’aide offerts aux banques au moyen de son fond de sauvetage. L’examen de ces informations fait cependant surgir de nombreuses questions supplémentaires.
Selon le ‘Term Lending Facility’ (instrument de prêt à termes sur titres), la Fed était supposée prêter ses fonds en échange de titres classifiés AAA, alors qu’aujourd’hui plus de la moitié des titres proposés par les banques pour obtenir ces crédits ne sont pas listés selon la classification correspondante. Devrions-nous supposer que la Fed ait accepté des titres minables afin d’assurer ses prêts ? Devrions-nous présumer que ces titres étaient si mauvais que leur classification ne pouvait être publiée ? Pourquoi notre banque centrale, assurée par nos impôts, devrait-elle accepter de telles garanties de nantissement ?
Une autre note d’information précise que 1250 milliards de dollars ont été achetés dans le cadre du « Mortgage-Backed Securities Purchase Program » (Programme d’achat de titres garantis par des nantissements hypothécaires) et seulement 877 milliards de ces achats ont été publiés. Qu’est-il arrivé aux 400 milliards restants?
Ce genre de publicité limitée réalisée par la Fed ne fait que souligner la nécessité d’un audit complet et intensif de ses livrets de comptes. Cet audit devrait être réalisé par une tierce partie indépendante de la même manière que lorsque les sociétés publiques sont auditées. La Fed devrait rendre publics ses bilans, livrets de comptes, et peut-être de façon encore plus importante son calcul de cash-flow. Elle devrait également être forcée de publier des notes expliquant ces états financiers.
Il semble que nous oubliions parfois que c’est le Congrès qui a créé la Fed, que c’est un monopole bancaire créé par le gouvernement et que ses plus haut dirigeants sont nommés par le Président de la République et approuvés par le Sénat. Si la Fed ne remplit pas de façon satisfaisante ses obligations aux yeux des politiciens et de leurs constituants, son Président et ses Gouverneurs peuvent ne pas se voir réélus.
En théorie, le Congrès pourrait aller jusqu’à résilier l’acte de création de la Réserve Fédérale, puisqu’il en détient les pouvoirs nécessaires. Il semble également que le Congrès puisse de son plein droit auditer la Fed, qu’il a lui-même créée par décret, et qu’il assume enfin ses responsabilités.
Avec 320 membres du Congrès soutenant ma demande d’un audit complet de la Fed au cours du 111ème Congrès, nous pouvons espérer bâtir une coalition bipartisane en 2011 et pousser encore plus en avant notre effort en faveur de plus de transparence de la part de la Fed.