Nordine, c’est lui. Yeux noirs et blouson de cuir, un phrasé rythmé comme un refrain de rap. « Nordine, c’est moi », sa chanson. Nordine, rappeur français d’origine chinoise, converti à l’islam. Une énigme sociale. « Je suis quelqu’un de très paradoxal », reconnaît-il.
Seiffel Thong, de son vrai nom, a 32 ans. Bilingue français et chinois (d’un dialecte du sud de la Chine). Une enfance à la Courneuve qui forge un enfant qui n’a « que du sang chinois », comme il dit. Adolescence tourmentée : entre rackets, bagarres, deals, Seiffel grandit et commence à rapper, à écrire, beaucoup, jusqu’à une quarantaine de chansons. « J’étais réservé, timide. Tout ce qui n’allait pas, je l’écrivais. Je me sentais beaucoup mieux ». Adulte, il se convertit à l’islam.
J’ai voulu cibler le public du rap, je me suis dit l’islam, ça va leur parler, mais je crois que je n’étais pas assez connu pour qu’on m’écoute . »