Trois universitaire, Sylvain Crépon, Stéphane François et Nicolas Lebourg, répondent au «Manifeste pour une écologie de la diversité» publié dans Libération par Esther Benbassa, Eva Joly et Noël Mamère le 27 janvier. Ils leur reprochent d’user de concepts «identitaires» dangereux en faisant le parallèle entre diversité sociale et écologique.
Ces auteurs sont des candidats et élus de notre République affiliés à un courant progressiste. Que ne prennent-ils conscience que ce genre de parallèles entre écosystème et société humaine, entre diversité populationnelle et agriculture jalonne les écrits de l’extrême droite la plus radicale ?
C’est une histoire proche qui se joue dans le «Manifeste pour une écologie de la diversité» qu’ont publié dans Libération Esther Benbassa, Eva Joly et Noël Mamère. Les trois auteurs, insoupçonnables de toute pensée raciste, n’en légitiment pas moins une logique qui semble pour le moins proche des conceptions identitaires de l’extrême droite.
En effet, quelle peut bien être la logique d’une pensée qui, exaltant une «sociodiversité féconde», ose le parallèle entre les diversités écologique et culturelle, en arguant que quand «le nombre d’espèces diminue dans la nature, les maladies infectieuses, elles, se multiplient» ? Et de prescrire un remède pour le moins ambigu : «Pour les endiguer, des efforts doivent être déployés afin de préserver les écosystèmes naturels et leur variété.» […]