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Le projet budgétaire 2012 des Etats-Unis vise à une réduction du déficit de 1.100 milliards de dollars en dix ans. (…)

Le président américain Barack Obama a présenté lundi devant le Congrès américain son projet de budget pour 2012, qui vise à réduire le déficit fédéral de 1.100 milliards de dollars (environ 800 milliards d’euros) sur 10 ans, mais les Républicains jugent la baisse des dépenses trop limitée.

La Maison blanche table sur un budget de 3.729 milliards de dollars, avec un déficit de 1.645 milliards pour l’exercice 2011, commencé début octobre, puis 1.101 milliards pour l’exercice 2012. Cette tendance réduirait le déficit à 3,2% du produit intérieur brut (PIB) en 2015, contre 10,9% cette année.

« Les réalités budgétaires auxquelles nous faisons face imposent des choix difficiles », a déclaré Barack Obama devant les élus du Congrès. « Dix ans de déficits, aggravés par les effets de la récession et les mesures que nous avons dû prendre pour en sortir, (…) nous ont placés sur une trajectoire intenable. C’est pourquoi mon budget trace la voie qui permettra de rembourser nos dettes ».

Deux tiers des économies budgétaires prévues par le texte proviennent d’une réduction des dépenses et de la baisse prévisible du service de la dette à mesure que le déficit se résorbera.

Le reste provient d’une hausse des recettes, avec notamment l’expiration du compromis fiscal négocié en décembre avec les Républicains, qui contrôlent la Chambre des représentants. Ce texte prolonge pour deux ans les allègements d’impôts hérités de la présidence de George W. Bush et prolonge aussi les allocations pour les chômeurs de longue durée.

Les finances fédérales doivent aussi bénéficier d’une hausse des recettes en raison de la reprise économique, ainsi que de la suppression de 12 niches fiscales pour les entreprises spécialisées dans le pétrole, le gaz et le charbon, qui doit permettre de dégager 46 milliards de dollars sur 10 ans.

« Les deux partis cherchent à réduire les déficits, cela indique au moins qu’ils partagent l’opinion selon laquelle on ne peut plus être élu sans être rigoureux sur le budget », a déclaré David Ader, analyste de CRT Capital Group.

Ce projet de budget doit permettre à Barack Obama de tenir son engagement auprès de ses partenaires du G20 de diviser par deux le déficit d’ici la fin de son mandat, en janvier 2013, par rapport à sa prise de fonction en 2009. Pour contribuer à cette réduction, le président américain prévoit de geler les dépenses discrétionnaires non sécuritaires pour cinq ans, soit une économie de 400 milliards de dollars sur 10 ans.

Cette mesure implique de réduire les dépenses de plus de 200 programmes fédéraux et permettra d’économiser 33 milliards de dollars sur l’exercice 2012. Les dépenses de défense seront réduites de 78 milliards sur cinq ans, comme annoncé précédemment, et celles de santé de 62 milliards sur 10 ans.

Le projet table sur un déficit autour de 3% du PIB à partir de 2015 et au-delà, ralentissant la croissance de la dette américaine, même si cette dernière devrait grimper à 77% du PIB en 2021, contre 72% en 2011.

Le budget ne sera adopté qu’au terme d’un débat qui s’annonce long entre les démocrates, majoritaires au Sénat, et les républicains, qui contrôlent la Chambre des représentants. « Les propos du président laissent penser qu’il a compris que les dépenses échappaient à tout contrôle, mais ses paroles ne sont suivies d’aucune action », a accusé le chef du groupe républicain au Sénat, Mitch McConnell. « Les Américains ne veulent pas un gel des dépenses à un niveau intenable. Ils veulent des baisses, des baisses radicales, et j’espère que le président coopérera avec nous pour y parvenir rapidement ».

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Le Figaro

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