Pour faire face à la vague de migrants provenant d’Afrique du Nord, l’Italie a demandé l’aide financière de l’UE. Mais plutôt que d’augmenter le budget de l’agence de surveillance Frontex, l’Union devrait réformer sa politique d’asile et favoriser l’intégration économique des immigrés. […]
Rome a demandé à Budapest, qui préside actuellement l’UE, de convoquer un sommet extraordinaire pour établir les termes et les modalités de cette répartition des charges que représentent à la fois l’accueil des réfugiés et l’examen des demandes d’asile. Notons à ce sujet qu’un grand nombre de réfugiés semblent avoir l’intention de quitter l’Italie ; en règle générale, les réfugiés politiques – comme tout immigré – choisissent de se concentrer plutôt dans les régions déjà occupées par une communauté de personnes parlant la même langue et possèdant la même nationalité qu’eux. Aujourd’hui, les plus fortes concentrations de Tunisiens et de citoyens originaires d’Afrique du Nord se trouvent essentiellement en France et en Espagne.[…]
Les frontières entre ces deux types de flux migratoires sont très fragiles : le traitement des demandes d’asile par les Etats membres semble répondre à des facteurs d’ordre économique (comme le chômage ou le revenu par habitant du pays de destination) plutôt qu’à des facteurs purement politiques, comme la guerre ou la présence de régimes dictatoriaux dans les pays d’origine.[…]
En empêchant de travailler les personnes ayant obtenu le droit d’asile, on bloque l’intégration économique des immigrés, et on augmente parallèlement le poids fiscal qu’ils exercent sur la population autochtone. Des études récentes montrent que les réfugiés politiques, contraints de vivre grâce à de modestes transferts nationaux, dans des endroits qu’ils n’ont pas choisi, sont plus facilement impliqués dans la micro-criminalité que les autres citoyens, y compris les immigrés n’ayant pas obtenu de statut de réfugié. […]