La Croix enquête sur les difficultés des familles à élever leurs enfants dans les «cités populaires», «quartiers» et autres «zones sensibles».
Il existe une vraie communauté enfantine dans ces quartiers. Certains s’y trouvent bien, se constituent en bandes. Cependant, ceux qui appartiennent à un groupe minoritaire, social ou ethnique, peuvent aussi y être très malheureux.
La mixité sociale qui prévalait dans les années 1960 a disparu. Les classes moyennes sont allées s’installer ailleurs. Aux difficultés normales auxquelles tous les parents sont confrontés s’ajoutent d’autres écueils.
«Les parents se soucient de l’éducation de leurs enfants, mais se sentent souvent dépassés. Leurs adolescents sont parfois mieux adaptés qu’eux à la société française. Ils ne se jugent pas légitimes pour exercer leur autorité, ils ont plus de doutes. […] » observe Bénédicte Goussault, maître de conférences en sciences de l’éducation à l’université Paris XII-Créteil. […]
Pour S. Colette Hamza, xavière, déléguée pour les relations avec les musulmans au diocèse de Marseille, plusieurs réalités se juxtaposent. «On trouve des lieux où il existe une vraie convivialité et d’autres avec une violence à fleur de peau. Mais ce que je vois surtout à Marseille, ce sont les incompréhensions entre les générations, notamment chez les musulmans. Les plus jeunes sont souvent dans le rejet, la radicalisation. On assiste aussi à une ghettoïsation des cités. C’est dramatique, car la seule issue pour ces jeunes, c’est l’ouverture sur le monde.»
Le dialogue passe aussi par les échanges interreligieux. 3 Marseille, S. Colette Hamza a récemment participé à une initiative d’une communauté religieuse dans une cité du nord-est de la ville : la mise en place d’un groupe de parole islamo-chrétien «pour échanger sur nos fois et le “vivre-ensemble”».