Des centaines de milliers de personnes se sont rassemblées dimanche à Benghazi, deuxième ville de Libye, pour porter en terre les manifestants tués par les forces de sécurité, ont rapporté des témoins. Selon le quotidien britannique The Independent., deux cents personnes auraient trouvé la mort à Benghazi. D’après un témoin italien présent dans la ville, cité par l’agence de presse italienne Ansa, la situation «est complètement hors de contrôle».
Les violences de la nuit de samedi à dimanche ont porté à 173 le nombre de personnes tuées en quatre jours d’affrontements, centrés sur Benghazi et les villes avoisinantes, selon un bilan établi par l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW), dont le siège est à New York.
«Cent mille manifestants se rendent actuellement au cimetière pour les obsèques de dizaines de martyrs. Nous craignons un nouveau massacre car la route menant au cimetière est proche des casernes des forces de sécurité», a dit à Reuters un habitant de la capitale de la Cyrénaïque.
«Un massacre a été commis ici hier soir», a déclaré dimanche à Reuters un habitant qui a requis l’anonymat. Les forces de sécurité ont eu recours à des armes lourdes et, a-t-il ajouté, «nombre de soldats et de policiers sont passés dans le camp des manifestants».
Un chef de tribu qui a requis l’anonymat a lui aussi laissé entendre que les forces de sécurité étaient confinées dans ce centre de commandement. «Il n’y a plus aucune présence des autorités dans la ville, les forces de sécurité sont retranchées dans leurs casernes et la ville est dans un état de mutinerie civile», a-t-il dit à Reuters.
,«Tous les bâtiments gouvernementaux et institutionnels et une banque ont été incendiés et des voyous saccagent et détruisent tout. Il n’y a personne dans les rues, pas même la police» selon un témoin italien présent à Benghazi. […]