Alors que la révolte gronde dans les pays arabes … on en oublierait presque les épineux problèmes auxquels est confrontée actuellement la Grèce. Et pourtant les choses ne semblent guère s’arranger de ce côté là …. Niant tout risque de cessation de paiement, Athènes s’est dite dimanche favorable à l’idée d’emprunter au Fonds européen de stabilité financière (FESF) pour racheter une partie de sa dette.
“Nous avons écarté tout ce qui impliquerait une cessation de paiement dans les engagements du pays envers les détenteurs d’obligations grecques, et par là notre marginalisation économique“, a affirmé le ministre des Finances George Papaconstantinou dans une interview au journal Ethnos publiée dimanche.
“Nous soutenons et recherchons toute décision qui permettrait de meilleures conditions d’emprunt et de gestion de la dette publique, y compris un ré-échelonnement du remboursement du prêt d’urgence, ce qui a déjà été accepté, mais aussi de meilleures conditions d’emprunt auprès du FESF et la possibilité de racheter une partie de notre dette” a-t-il poursuivi.
Rappelons qu’en mai dernier, le fonds d’urgence de l’Union européenne et du Fonds monétaire international a accordé à la Grèce 110 milliards d’euros. Objectifs affichés : éviter une faillite et tenter d’alléger le service de sa dette.
Un éventuel rachat d’une partie de sa dette via les taux avantageux des prêts du FESF permettrait désormais à Athènes de se refinancer à moindre coût et de réduire ainsi le ratio de sa dette par rapport au produit intérieur brut, planifié à 157% pour 2013.
A noter également que les propos du ministre des Finances grec intervient alors que plusieurs pays membres de l’Union européenne cherchent actuellement à porter la capacité de prêt effective du FESF de 250 à 440 milliards d’euros afin de contenir la crise de la dette. Une proposition qui n’a pas l’heur de plaire à l’Allemagne. A la mi-janvier, des informations de presse – provenant en grande partie de l’Allemagne – laissaient d’ores et déjà entendre que la Grèce pourrait voir sa dette restructurer, Athènes recevant le cas échéant de l’argent par le Fonds de soutien européen pour racheter ses propres obligations.
Des supputations vigoureusement démenties à l’époque par Athènes, Berlin et la Commission européenne. Mieux encore, le Fonds monétaire international (FMI) avait réitéré son opposition à un scénario de ce type, arguant qu’une restructuration réalisée de cette sorte aurait des conséquences imprévisibles sur la stabilité du système financier grec et au-delà.
“Le gouvernement de la Grèce a affirmé à de nombreuses reprises qu’une restructuration de la dette n’était pas dans ses intentions ni dans son intérêt, et nous sommes d’accord avec lui sur ce point“, avait déclaré ainsi un porte-parole du FMI, David Hawley, lors d’un point de presse à Washington. Néanmoins, affirmait alors Dow Jones Newswires, les pays de la zone euro ont bel et bien “un certain nombre de scénarios sur la table” pour restructurer la dette grecque.
“Une fois que le Fonds de stabilité européen sera en place, les choses pourraient bouger rapidement“, a en effet confié un responsable d’un gouvernement européen à Dow Jones. Le ministère allemand des Finances avait démenti catégoriquement l’existence d’un tel plan, la Commission européenne qualifiant quant à elle ces informations d’“absurdes“. “La Grèce n’a aucune raison de se mêler d’un tel débat quand certains tentent de spéculer contre elle“, avait déclaré pour sa part le secrétaire d’État aux finances grec, Philippos Sahinidis. Le ministère grec des Finances précisant alors quant à lui qu’Athènes discutait uniquement de l’extension de la durée de remboursement du prêt accordé au pays par l’UE, et d’une baisse de son taux d’intérêt.