Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a décidé mardi de lever dans un délai “imminent” l’état d’urgence, dix-neuf ans après son instauration pour enrayer la guérilla islamiste, mais l’armée va continuer de conduire la lutte anti-terroriste.
Cette décision était réclamée par l’opposition, notamment la Coordination nationale pour le Démocratie et le changement (CNCD) qui vient d’organiser deux manifestations pour obtenir un “changement du système” politique incarné par M. Bouteflika. La levée de l’état d’urgence, promise par le chef de l’Etat depuis trois semaines, a été annoncée après une réunion du Conseil des ministres qui a aussi pris des mesures en faveur de l’emploi et du logement alors que le pays a connu au début de l’année des émeutes contre la vie chère avec un bilan de cinq morts et plus de 800 blessés.
“Un projet d’ordonnance abrogeant le décret législatif du 6 février 1993 portant prorogation de l’état d’urgence, institué par décret présidentiel du 9 février 1992, a été adopté mardi par le Conseil des ministres”, selon un communiqué officiel. “Ce projet d’ordonnance entrera en vigueur dès sa publication imminente au Journal officiel”, indique le communiqué du Conseil des ministres sans plus de précision. L’état d’urgence a donné à l’armée des pouvoirs de police et s’est traduit par une restriction des libertés politiques qui a empêché les partis de se déployer deux ans après la reconnaissance du pluralisme politique en 1989. […]