[…]Dominique Strauss-Kahn lui-même semble avoir envisagé par le passé ses origines juives comme un possible frein pour sa carrière politique. Dans un article du Monde paru en octobre 2006, il expliquait avoir «longtemps pensé qu’être juif serait un handicap dirimant. Aujourd’hui, je crois que si être juif est un handicap, cela ne l’est qu’auprès de la frange très marginale des électeurs de gauche antisémites».
L’hostilité serait désormais cantonnée à une marge de l’électorat dépassant le clivage droite-gauche classique. Au printemps 1991, DSK qui est alors ministre délégué à l’Industrie dans les gouvernements Cresson puis Bérégovoy, donne une interview à la revue de géopolitique Passages. Dans cet entretien publié en pleine guerre du Golfe et des menaces de Saddam Hussein contre Israël, le socialiste déclare:
Je considère que tout Juif dans la diaspora, et donc c’est vrai en France, doit partout où il le peut apporter son aide à Israël. C’est pour ça d’ailleurs qu’il est important que les Juifs prennent des responsabilités politiques. Tout le monde ne pense pas la même chose dans la Communauté juive, mais je crois que c’est nécessaire. Car, on ne peut pas à la fois se plaindre qu’un pays comme la France, par exemple, ait dans le passé et peut-être encore aujourd’hui, une politique par trop pro-arabe et ne pas essayer de l’infléchir par des individus qui pensent différemment en leur permettant de prendre le plus grand nombre de responsabilités. En somme, dans mes fonctions et dans ma vie de tous les jours, au travers de l’ensemble de mes actions, j’essaie de faire en sorte que ma modeste pierre soit apportée à la construction de la terre d’Israël.[…]»
(Merci à Vincere)