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Par Sylvie Simon

Il y a quelques années, André Glucksmann prônait la désobéissance civile au sujet du scandale du sang contaminé, qui « n’aurait peut-être jamais existé si, quand il était encore temps, quelqu’un avait civilement désobéi ».

Il est certain que le sang contaminé n’est qu’un exemple parmi bien d’autres : le nuage de Tchernobyl, le distilbène, l’amiante, l’encéphalopathie spongiforme bovine, l’hormone de croissance, les hormones dans la nourriture des animaux, les produits chimiques dans l’agriculture, les centaines de médicaments retirés parce qu’ils avaient tué, alors qu’ils avaient été mis sur le marché après de « longues études sur leur innocuité absolue ». Aucun des véritables responsables de ces délits n’a été sanctionné, excepté, parfois, quelques rares boucs émissaires.

La liste les tueurs potentiels toujours en liberté s’allonge tous les jours mais la plupart des consommateurs de médicaments chimiques l’ignorent la plupart du temps, comme le dernier « petit » scandale de l’Avandia®, qui a été occulté ou presque par les médias alors qu’il pourrait être responsable de plus de 4.000 attaques cardiovasculaires et de 9.000 défaillances cardiaques annuellement aux États-Unis. Selon l’EMA, l’Avandia® ne devrait plus être vendu en Europe d’ici « quelques mois ». Pourquoi ces délais ?

En janvier 2010, l’Afssaps a enfin supprimé le Sibutral®, utilisé pour le traitement de l’obésité car il réduit l’appétit, mais génère de nombreux effets secondaires graves comme l’hypertension artérielle et même des décès en raison de l’absence d’un suivi cardiovasculaire. Ces effets indésirables étaient connus depuis longtemps, parfois dès la mise sur le marché, ou prévisibles à cause de sa parenté chimique avec d’autres médicaments aux effets indésirables graves avérés. L’Italie a retiré le Sibutral® de ses pharmacies il y a 8 ans.

Ces « petits » scandales n’ont pas autant mobilisé les médias que celui du Vioxx®, qui était utilisé par environ deux millions de patients dans le monde, il était retiré du marché, car on estimait alors qu’il était responsable d’environ 28.000 attaques cardiaques et décès depuis sa mise en vente en 1999. A présent, nous savons que le nombre d’accidents cardiaques, attaques ou décès, pourrait s’élever à près de 140.000, rien qu’aux États-Unis. Les décès concerneraient 30 à 40 % d’entre eux.

Or, nous ne devons pas oublier que ce poison a été choisi en 2003 comme « médicament de l’année » par plus de 6.000 généralistes dans le cadre du Medec qui récompense le médicament le plus « performant » de l’année sur le plan de la santé.

Tout cela pourrait être imputé à des erreurs involontaires, donc pardonnables, si on n’avait pas appris que le laboratoire avait donné à ses visiteurs médicaux des renseignements mensongers. Les résultats d’un procès qui a eu lieu en 2000 ont bien prouvé la collusion de Merck et de la FDA qui connaissaient l’existence des attaques cardiaques, alors que le laboratoire poursuivait la publicité pour son produit le soir à la télévision.

Mais en France, où les laboratoires ont continué à le vendre et les médecins à le prescrire, l’Afssaps a déclaré : « Le risque de complication cardiovasculaire reste cependant faible et n’apparaît qu’à long terme ». Jusqu’à combien de morts le risque reste-t-il « faible » ? Nous sommes habitués à ce genre de protection depuis le désastre de Tchernobyl.

En outre, les effets secondaires des médicaments sont souvent décelés avec de gros retards, et la liste initiale de ces effets étant rarement exhaustive, elle peut être remise en cause à tout moment, même des dizaines d’années plus tard. Ainsi, en mai 2006, un rapport édifiant signalait que le Distilbène dont le scandale est oublié depuis longtemps serait aussi à l’origine d’une véritable série de suicides. La justice a alors demandé une expertise scientifique, car « aucune recherche approfondie n’avait été lancée sur ce sujet ».

Que faisait l’Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) à l’époque ?

Actuellement, c’est le Mediator® qui est sur la sellette, mais il n’est que la partie visible de l’iceberg car l’omerta, cette loi du silence imposée par une mafia, concerne également la vaccination contre l’hépatite B dont on refuse d’admettre les milliers de victimes, celle contre le papillomavirus, qui a pris comme cobayes des milliers de jeunes filles, ou l’autisme généré par certains vaccins mais qui n’intéresse guère nos députés.

Sans compter la « grippette » porcine qui représente un scandale international mais n’a pas fini de faire parler d’elle car les accidents vaccinaux (et non grippaux) se manifesteront peu à peu et pendant longtemps.

Qui est ou sera responsable des accidents ? Personne évidemment. Parfois, certains fabricants sont mis en examen, mais ils s’en tirent toujours à leur grand avantage et, surtout, aucun des responsables de la santé publique qui laissent faire sans jamais intervenir n’a été inquiété, ni les ministres de la Santé, ni les organismes chargés d’évaluer les risques sanitaires présentés par les médicaments, alors qu’ils sont tous grandement complices de la désinformation et des mensonges propagés par les fabricants et les medias.

Il ne nous reste plus qu’à espérer que le grand public va enfin cesser d’écouter les nombreux experts, juge et partie, qui sont à la solde d’une industrie aussi aveugle que criminelle et sortira de son autisme avant que de nouvelles catastrophes ne se manifestent, comme c’est devenu une habitude dans notre pays et même dans le monde.

Tous ces scandales ont de nombreux points communs et une même origine : l’appât du gain au détriment de la santé. Cependant, après chaque scandale, d’éminents « spécialistes » nantis de l’absolution générale nous expliquent avec des trémolos dans la voix que les décisions incriminées étaient justifiées par les « données actuelles de la science », d’autant qu’à présent, à la notion de « responsable mais pas coupable » s’est ajoutée celle de « coupable mais pas condamnable ».

Au fil des ans, dans tous les pays, les catastrophes sanitaires connaissent les mêmes phases de déroulement. L’industrie nous abreuve d’informations venant de scientifiques corrompus qui produisent des contre-expertises truquées et, alors que les rapports de maladies et de décès se multiplient, nos gouvernants persistent à se référer aux expertises sécurisantes, à nier toute relation entre le produit et ses effets délétères, et interdisent aux scientifiques contestataires de s’exprimer en public, n’hésitant pas à discréditer leurs travaux.

De toute manière, tant que les rares responsables condamnés ne le seront qu’à des amendes, si importantes soient-elles, ils récidiveront car le risque est loin d’égaler le bénéfice. Le seul moyen de les empêcher de nuire est de les emprisonner avec des condamnés de droit commun, comme toute personne ayant commis un crime.

Dans son Carnet d’un biologiste, Jean Rostand constatait : « Je croyais qu’un savant était un homme qui cherche la vérité, alors que c’est souvent un homme qui vise une place ». Il est certain que tout scientifique consciencieux se pose des questions d’éthique à chaque moment, mais le consensus scientifique privilégie plutôt les recherches qui ne le perturbent pas trop, alors que le propre de la science devrait être de pouvoir sans cesse remettre en question des idées reçues.

De la sorte, si notre société est loin d’être informée, les scientifiques eux-mêmes ne le sont pas de manière systématique. D’abord parce qu’ils ignorent souvent ce qui ne relève pas de leur strict domaine d’investigation, ensuite parce qu’ils n’ont pas toujours, dans ce même domaine, une vision univoque de la réalité.

Si une grande partie des scientifiques et des professionnels de santé a perdu toute conscience, c’est parce que notre époque est celle de la compétition et de la surconsommation dans laquelle le profit règne à tous les niveaux, et qu’ils se sentent à l’abri de toute critique grâce au lavage de cerveau infligé à la population générale.

Il ne faut donc pas compter sur eux pour faire changer les choses, seuls les consommateurs peuvent agir.

Or, dans son ouvrage Le Meilleur des mondes, écrit en 1932, Aldous Huxley prédisait l’avènement d’une dictature scientifique dont les sujets en viendraient à abandonner l’idée même de révolution. Visionnaire de génie, il décrivait une dictature parfaite qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s’évader et un système de dépendance où les esclaves, anesthésiés par la consommation et les divertissements, ne se poseraient aucune question et « aimeraient leur servitude ».

En 1961, lors d’une conférence donnée à Santa Barbara, en Californie, au sujet du contrôle du comportement humain, Aldous Huxley confirmait ses propos et anticipait : « Il existera, dans la prochaine génération, une méthode pharmacologique pour que les gens chérissent leur servitude et génèrent, pour ainsi dire sans plaintes, une sorte de camp de concentration pour des sociétés entières, alors que les peuples verront leur liberté confisquée, mais s’en réjouiront plutôt, car ils seront dépouillés de tout désir de révolte par la propagande et le lavage de cerveau prodigué par des méthodes pharmaceutiques. Et cela sera la révolution finale ».

Ne sommes-nous pas, aujourd’hui, dans ce « meilleur des mondes », où les informations frisent la propagande et le lavage de cerveau, où nos « gouvernants » s’érigent en maîtres à penser et ne supportent guère la contestation, et où le « bon peuple » est ravi de ne plus avoir à réfléchir puisque d’autres, évidemment « plus savants », le font pour lui.

Les citoyens ignorent encore que les grandes écoles et les Académies nous enseignent le savoir, mais pas la connaissance qui est un don rare et inné et encore moins le simple bon sens, qui semble disparaître peu à peu au cours du parcours universitaire pour laisser la place au même enseignement stéréotypé dans toutes les disciplines.

La religion et la politique sont considérées comme les deux principaux foyers d’endoctrinement, mais on peut leur ajouter la médecine moderne, qui n’est plus ni un art ni une science, comme elle le fut longtemps, mais une véritable religion car la confiance accordée de nos jours au corps médical relève plus du domaine de la foi et parfois même du fanatisme.

On ne réfléchit plus, on « croit ». On écoute les diktats des « experts », la plupart du temps autoproclamés, sans faire la moindre réserve quant à leur validité, oubliant souvent combien ceux-ci ont pu être démentis et ont même été au centre de certains scandales au cours des dernières années.

De surcroît, tous les pouvoirs utilisent la peur pour mieux dominer, et ceux qui font profession de « savoir » pratiquent savamment cette stratégie parfaitement efficace qui permet d’obtenir la dépendance des citoyens. Comme le disait Machiavel : « Celui qui contrôle la peur des gens devient le maître de leurs âmes ».

Cet instrument de manipulation, qui permet d’abolir tout sens critique et d’exploiter la crédulité des populations en les maintenant dans l’ignorance des faits essentiels de l’existence, a toujours été utilisé, mais à présent il opère sur une plus grande échelle grâce aux multiples moyens de diffusion.

Les religions nous ont appris à croire aux dogmes sans chercher à les comprendre. Nous persistons à appliquer cette règle bien établie en écoutant les injonctions de despotes, non plus religieux certes, mais tout aussi tyranniques. Et le dogmatisme médical actuel pourrait être comparé aux pratiques de l’Inquisition qui brûlait tout ce qui dépassait son entendement ou pouvait mettre en péril l’hégémonie de l’Église catholique.

Le meilleur exemple et le plus récent est celui de la « pandémie » d’hystérie générée par la peur, savamment orchestrée, du modeste virus H1N1. Fort heureusement, nombreux sont ceux qui ont refusé d’être entraînés par cette folie collective, mais certains n’ont pas eu cette indépendance d’esprit que chacun d’entre nous devrait posséder et qui fait tellement défaut au commun des mortels.

Alors que la majorité des populations mondiales a résisté aux menaces gouvernementales et médiatiques, des centaines de milliers de gens se sont tout de même précipités sur les centres de vaccinations, tendant le bras vers l’aiguille vénérée comme s’il s’agissait du Saint-Sacrement, sans se poser aucune question sur la sainteté du rite, se fiant seulement aux grands prêtres de la religion des vaccins qui voulaient les protéger des atteintes du diable, en l’occurrence le virus de la grippe.

Les rites et les dogmes perdurent, seuls les dieux que l’on adore et le diable que l’on redoute ont changé de visage.

Évidemment personne n’a dit que le diable était fabriqué de toute pièce par des pontifes à la solde de l’industrie qui nous menaçaient depuis plusieurs années d’une « pandémie » grippale, sans bien savoir laquelle.

Il est surprenant de voir que dans notre pays où Voltaire et Diderot ont théoriquement détrôné la superstition et le fanatisme, la sagesse n’est guère de mise et les lavages de cerveaux qui vont bon train chez nous causent des dégâts irréparables.

Comme l’avait remarqué le Dr Gustave Le Bon dans son ouvrage Les opinions et les croyances : « L’immense majorité des hommes ne possède guère que des opinions collectives. Les plus indépendants eux-mêmes professent généralement celles des groupes sociaux auxquels ils appartiennent ».

À ses yeux, l’homme descend de plusieurs degrés sur l’échelle de la civilisation et devient un barbare dès qu’il fait partie d’une foule organisée. Il se laisse impressionner par des mots, des images qui n’auraient aucun impact sur chacun des individus isolés, mais en foule, il commet des actes contraires à ses intérêts les plus évidents et à ses habitudes les plus connues. Combien d’entre nous ont vraiment des opinions personnelles sur ces sujets et, dans ces cas, combien osent les exprimer ?

Et le Dr Le Bon ajoutait : « L’individu en foule est un grain de sable au milieu d’autres grains de sable que le vent soulève à son gré ». Nous sommes comme ces grains de sable soulevés au gré des courants d’« informations » qui tourbillonnent autour de nous et balaient nos idées personnelles.

Or dans De la désobéissance et autres essais, paru en 1982, le psychanalyste humaniste Erich Fromm nous prévenait : « L’homme qui ne peut qu’obéir est un esclave […]. L’obéissance pourrait très bien être la cause de la fin de l’histoire humaine ». Nombreux sont ceux qui pensent de cette manière et s’inquiètent de l’obéissance passive de nos contemporains bien-pensants.

Mais pour être libre, il faut être informé, et la véritable information ne circule, à vrai dire, que dans certains magazines à tirage limité, et sur Internet où elle est noyée dans un fourre-tout parfois inextricable. Aussi, devons-nous apprendre à devenir responsable, à ne pas céder à la crainte du jugement des autres, à la peur habilement distillée par des pouvoirs qui refusent de prévoir comment et pourquoi leurs brillantes inventions actuelles deviendront les calamités de demain, car la simple logique leur échappe.

Quant aux technocrates, à l’instar des cartels de l’industrie, ils ne raisonnent qu’à court terme et refusent de prendre en compte les effets pernicieux engendrés par leurs décisions actuelles, mais qui n’apparaîtront qu’à long terme. Tous ces profiteurs semblent oublier leurs descendants qui risquent de payer très cher cette inconséquence et ce manque de conscience.

Pourtant, comme le disait Sénèque au IVe siècle avant J.C. : « La sagesse ne demande pas beaucoup d’instruction », et il faut espérer que le bon sens n’a pas totalement déserté la planète, bien que, parfois, il soit légitime de se poser la question.

Heureusement une partie de la population commence à prendre conscience que tous ceux qui détiennent un pouvoir en profitent impunément et que la plupart des hommes politiques sont, de gré ou de force, les otages des compagnies industrielles qui pourraient influencer leurs carrières.

Toutefois, la majorité, non seulement des Français mais aussi des populations mondiales, est ravie de ne pas être informée et ne cherche surtout pas à l’être. Cela lui poserait de nombreux problèmes, l’obligerait à réfléchir alors qu’elle n’en a pas la moindre envie, et installerait chez elle des états d’âme, des peurs, des culpabilités et, surtout, risquerait de provoquer la remise en question de tout un système de vie et de pensée.

Comme l’explique Noam Chomsky, philosophe radical de réputation internationale et professeur pendant plus de cinquante ans au MIT (Massachussets Institute of Technology) : « Les médias ne représentent qu’une toute petite partie de la vaste machine de propagande. Il existe un système d’endoctrinement et de contrôle beaucoup plus vaste, dont les médias ne sont qu’un rouage : l’école, l’intelligentsia, toute une panoplie d’institutions qui cherchent à influencer et à contrôler les opinions et les comportements, et dans une large mesure à maintenir les gens dans l’ignorance ».

Pour sa part, Georges Bernanos avait, lui aussi, prévu ce qui nous attend si nous acceptons l’esclavage qu’on cherche à nous imposer. « Je pense depuis longtemps que si un jour les méthodes de destruction de plus en plus efficaces finissent par rayer notre espèce de la planète, ce ne sera pas la cruauté qui sera la cause de notre extinction, et moins encore, bien entendu, l’indignation qu’éveille la cruauté, ni même les représailles et la vengeance qu’elle s’attire, mais la docilité, l’absence de responsabilité de l’homme moderne, son acceptation vile et servile du moindre décret public. Les horreurs auxquelles nous avons assisté, les horreurs encore plus abominables auxquelles nous allons maintenant assister, ne signalent pas que les rebelles, les insubordonnés, les réfractaires sont de plus en plus nombreux dans le monde, mais plutôt qu’il y a de plus en plus d’hommes obéissants et dociles ». Bernanos avait un don de prophéties car, à cette époque, la situation était loin d’être aussi préoccupante que de nos jours.

Devant la puissance financière des fabricants de médicaments, pesticides, herbicides, OGM et autres poisons, et la persistance méprisante de leur mainmise sur l’économie et la politique de santé, nous risquons d’être contraints à développer la désobéissance, qui est une arme que n’apprécient ni les laboratoires ni les gouvernements qui les cautionnent. Dans notre lutte contre Goliath, le refus d’obéir aux ordres peut être la seule arme efficace.

Toutefois, comme l’avait aussi constaté Gandhi, il est plus facile de croire ce qu’on nous affirme officiellement, de source « sûre », que de s’aventurer dans l’indépendance intellectuelle. En fait, le conformisme et l’inertie ont de tout temps été les plus sérieux obstacles à l’évolution de l’humanité.

Ils sont nombreux à prôner une certaine désobéissance civique si elle peut contribuer à sauver la Terre et ses habitants. Déjà, au milieu du XIXe siècle, David Henry Thoreau, enseignant, philosophe, poète américain et écologiste avant l’heure prônait la résistance individuelle à un gouvernement qu’il jugeait injuste, qui tolérait l’esclavagisme et menait une guerre de conquête au Mexique, contre tous les droits individuels et contre toute morale. Il est considéré comme à l’origine du concept contemporain de non-violence.

Dans son essai La Désobéissance civile, Thoreau affirmait ses positions politiques et idéologiques et proposait une philosophie de résistance non violente qui influença des figures politiques, spirituelles ou littéraires telles que Léon Tolstoï, Gandhi et Martin Luther King.

Olivier Clerc, écrivain et philosophe, s’est servi de la « métaphore de la grenouille » pour démontrer la situation actuelle. « Imaginez une marmite remplie d’eau froide dans laquelle nage tranquillement une grenouille.
 Le feu est allumé sous la marmite, l’eau chauffe doucement. Elle est bientôt tiède. La grenouille trouve cela plutôt agréable et continue à nager. La température continue à grimper. L’eau est maintenant chaude. C’est un peu plus que n’apprécie la grenouille, ça la fatigue un peu, mais elle ne s’affole pas pour autant. L’eau est cette fois vraiment chaude. La grenouille commence à trouver cela désagréable, mais elle s’est affaiblie, alors elle supporte et ne fait rien.
La température continue à monter jusqu’au moment où la grenouille va tout simplement finir par cuire et mourir.
Si la même grenouille avait été plongée directement dans l’eau à 50°, elle aurait immédiatement donné le coup de patte adéquat qui l’aurait éjectée aussitôt de la marmite.
Cette expérience montre que, lorsqu’un changement s’effectue d’une manière suffisamment lente, il échappe à la conscience et ne suscite la plupart du temps aucune réaction, aucune opposition, aucune révolte ».

Olivier Clerc compare l’humanité actuelle à cette grenouille. Il est exact que les prédateurs ne manquent pas, mais les victimes sont consentantes, soit par ignorance, soit par négligence. Et il pose la question : « Sommes-nous déjà à moitié cuits ? », puis il conseille : « Alors si vous n’êtes pas, comme la grenouille, déjà à moitié cuits, donnez le coup de patte salutaire avant qu’il ne soit trop tard ».

Seule une petite minorité de personnes dont la conscience est bien éveillée est capable de donner le coup de patte salutaire. D’autres, bien que partisans de ce changement d’un monde qui n’est plus supportable, pratiquent la politique de l’autruche car ils estiment qu’il est déjà trop tard, que de toute façon, ils sont trop peu nombreux pour avoir un impact quelconque, et qu’il faudrait une majorité de gens impliqués dans ce processus pour faire pencher la balance.

Ils ignorent sans doute que toutes les révolutions sont nées de petits groupes de citoyens déterminés, ce qui est logique, puisque selon la physique quantique nous sommes tous reliés.

Nous n’avons ainsi plus beaucoup de choix : ou bien nous pratiquons la désobéissance civile ou bien nous rejoignons les esclaves qui chérissent leurs bourreaux, annoncés par Aldous Huxley.

Sylvie Simon
(Merci à Boreas)

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