Les familles fuyaient samedi le quartier d’Abobo à Abidjan, après une semaine d’affrontements meurtriers entre les forces fidèles au président sortant Laurent Gbagbo et des insurgés armés qui ont laissé la Côte d’Ivoire au bord de l’explosion.
“Le quartier se vide”, a raconté à l’AFP une habitante après une nuit sous couvre-feu, mesure instaurée pour le week-end par le régime Gbagbo.
Samedi après-midi, les tirs à l’arme lourde ont repris dans le quartier d’Abobo, après une accalmie plus tôt dans la journée. […]
“Bagdad”, comme est désormais surnommé Abobo, gardait toutefois les traces de ces journées de feu et de sang.
“Ce matin j’ai vu des corps, des civils apparemment, que personne n’avait récupérés”, a raconté le chauffeur, sans pouvoir préciser quand ils avaient été tués. Un bilan des combats restait impossible à établir mais de nombreux témoins ont fait état d’affrontements très meurtriers.[…]
Baptisé par la presse locale “commando invisible”, “mystérieux” ou “fantôme”, le groupe, armé notamment de lance-roquettes, qui a attaqué depuis janvier les FDS à Abobo avant de redoubler d’activité ces derniers jours, continue de susciter les interrogations.
Pour les FDS, il est composé d’éléments de la “rébellion” des Forces nouvelles (FN), qui contrôle le nord du pays depuis son putsch manqué de 2002 et s’est alliée à Alassane Ouattara au commencement de la crise née du scrutin de novembre.[…]
La semaine écoulée a donné un caractère presque irréel aux efforts de médiation menés par l’Union africaine pour résoudre la crise, qui a déjà fait au moins 315 morts selon l’ONU et poussé des dizaines de milliers d’Ivoiriens à fuir le pays.[…]
El Watan