Ce soir-là, du côté de Verniolle, les automobilistes de passage ont eu la surprise d’être contrôlés par trois gendarmes dépenaillés, aux uniformes dépareillés, au phrasé balbutiant. Et à la démarche titubante. Incrédule, l’un d’eux reconnaissait un camarade de classe, dont il savait parfaitement qu’il n’était pas devenu militaire.
Prévenus par l’un des automobilistes contrôlés, les (vrais) gendarmes interpellaient les (faux) gendarmes sans difficulté. Et l’enquête démontrait que les uniformes avaient été volés dans un sac laissé dans un fourgon, au cours d’une intervention survenue plus tôt dans la soirée. Les gendarmes avaient été appelés pour apaiser un différend familial entre un jeune homme et les parents de son ex-compagne. Dans le feu de l’intervention, ils avaient laissé leur véhicule ouvert. Et l’un des trois hommes, une connaissance de l’amoureux éconduit d’ailleurs, avait alors l’idée de s’en emparer. […]
« C’est un peu guignol. Rigolo, même, de voir des délinquants habituels se retrouver dans la peau de gendarmes », admettait un instant la présidente du tribunal Claude Baby.
[…] Finalement, le tribunal a prononcé des peines de six à dix-huit mois de prison contre le trio. L’un d’eux, déjà incarcéré, a été maintenu en détention.La Dépêche
