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Les mauvaises nouvelles pour l’économie britannique s’accumulent. La chute du PIB fin 2010 s’est révélée pire qu’estimée au départ.

Shocking !

Les mauvaises nouvelles économiques n’en finissent plus de s’accumuler au Royaume-Uni, écartelé entre un plan d’austérité drastique et un sévère dérapage des prix, la chute du Produit intérieur brut (PIB) fin 2010 s’étant révélée encore pire qu’estimé au départ.

L’Office des statistiques nationales (ONS) évalue désormais la contraction du PIB au quatrième trimestre 2010 à 0,6% par rapport au trimestre précédent, alors qu’il l’avait chiffrée le mois dernier à -0,5%, a-t-il annoncé vendredi 25 février. L’ONS a parallèlement révisé à la baisse la croissance du PIB au quatrième trimestre sur un an, désormais évaluée à 1,5% contre 1,7% auparavant.

C’est une nouvelle déception pour les économistes, qui tablaient sur des estimations inchangées, à -0,5% sur le trimestre et +1,7% sur un an, d’après HSBC.

Cet abaissement s’explique par une révision à la hausse de la contraction de l’activité dans les services, qui représente plus des trois-quarts du PIB, et par une croissance moins élevée qu’estimé auparavant dans l’industrie.

En revanche, l’impact de la vague de froid qui avait frappé le Royaume-Uni fin 2010, entravant sévèrement les déplacements et les achats des Britanniques, est resté inchangé : il reste toujours évalué par l’ONS à un demi-point de PIB, comme l’avait indiqué l’institut en janvier. Autrement dit, même sans les chutes de neige, l’économie se serait tout de même contractée.

Cette révision est une mauvaise nouvelle supplémentaire pour l’économie britannique, où les voyants n’en finissent plus de passer au rouge, relançant les craintes de voir le pays replonger dans la récession, même si cette hypothèse semble pour l’instant peu probable.

Le mouvement de reprise amorcé après la crise financière est déjà fragilisé par le plan d’austérité drastique lancé par le gouvernement de David Cameron, qui va déprimer la consommation et faire grimper le chômage, et menacé par un sévère dérapage des prix qui pourrait forcer la Banque d’Angleterre (BoE) à relever ses taux d’intérêt plus vite qu’elle ne le voudrait.

Sans oublier la crise géopolitique que traverse le monde arabe, qui fait flamber les prix du pétrole et risque ainsi d’entraîner l’inflation britannique vers de nouvelles cimes, alors qu’elle atteint déjà 4% sur un an.

Les économistes n’ont pas masqué leur déconvenue, alors qu’il n’avaient déjà pas anticipé l’estimation initiale d’une baisse de 0,5% du PIB au quatrième trimestre. « Ces données sont extrêmement décevantes », a souligné ainsi Howard Archer, du cabinet IHS Global Insight, selon qui cette révision « renforce les inquiétudes sur la solidité de l’économie, alors que le plan d’austérité budgétaire n’avait même pas encore commencé à faire ressentir ses effets » fin 2010.

La plupart des experts disent s’attendre à un net rebond du PIB début 2011, grâce à un effet de rattrapage de la baisse d’activité liée au mauvais temps, mais tablent ensuite sur un net ralentissement, à cause notamment des coupes budgétaires, qui s’appliqueront pleinement à partir du printemps.

Seul motif de consolation, ces mauvais chiffres devraient dissuader la Banque d’Angleterre de relever dans l’immédiat son taux directeur, maintenu à 0,5% depuis presque deux ans, et freiner les ardeurs des membres de son comité de politique monétaire, de plus en nombreux à défendre un resserrement monétaire pour contrer l’envolée des prix.

Enfin, ces chiffres vont renforcer la pression sur le gouvernement afin qu’il annonce des mesures pour encourager la croissance, lors du budget 2011/2012 qui sera présenté fin mars. L’opposition et même les milieux d’affaires lui reprochent de se focaliser uniquement sur la réduction du déficit budgétaire.

L’Expansion

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